Les Verts
lausannois ont pris connaissance avec intérêt du
Plan directeur communal (PDCom), pour
lequel nous nous sommes fortement impliqués, notamment au Conseil
communal, dans la Commission consultative d’urbanisme et des
transports (CCUT) et lors de 3 prises de positions antérieures,
soit :

  • courrier des Verts lausannois
    du 24 novembre 2013, prise de position sur le concept directeur ;
  • courrier interpartis
    (PS-Verts-La Gauche) du 16 juin 2015, remarques relatives au volet
    « stationnement » ;
  • courrier des Verts lausannois
    du 20 septembre 2015, prise de position sur la version pour examen
    préalable (novembre 2014). 

Aujourd’hui, nous vous faisons
parvenir notre position sur la version pour consultation publique
(février 2019), ainsi que des remarques et demandes concernant
certains aspects de la partie 2, soit du projet de territoire.

De manière
générale, les Verts lausannois saluent ce nouveau
PDCom, qui s’appuie très largement sur
notre politique en matière d’urbanisme et de mobilité durables.
Nous relevons avec plaisir le fait que la Municipalité reconnaisse
que le développement des sites majeurs de mutation urbaine satisfait
l’essentiel des besoins d’accueil de la commune à l’horizon
2030, permettant de renoncer à la densification généralisée du
territoire, pour agir de façon différenciée, dans le respect de
l’identité et de la valeur patrimoniale et paysagère des
quartiers. Parmi tant d’autres choses positives, nous relevons
l’accent mis sur la qualité des espaces publics, les centralités
de quartier, l’activation des rez-de-chaussées, le patrimoine, les
espaces verts, le réseau écologique, la mise en valeur de
l’identité paysagère lausannoise, la mobilité douce ou la
création de zones particulières sur le réseau routier, sans
oublier la volonté d’intégrer la population dans les différentes
étapes des projets.

Dans l’ensemble, nous estimons que
les ambitions du PDCom sont à la hauteur des enjeux qui attendent
Lausanne ces prochaines années. Il faudra toutefois se donner les
moyens de les retranscrire dans la révision du Plan général
d’affectation (PGA) et dans les différents projets en cours ou à
venir. Nous serons particulièrement attentifs à ce que le PDCom ne
soit pas qu’un simple catalogue de bonnes intentions, mais qu’il
se traduise véritablement en actions concrètes sur le territoire
lausannois.

Concernant le projet de territoire
(partie 2), nous vous transmettons nos remarques et demandes
suivantes :

A. Urbanisation

– A.1.1 – M1 :
tout en relevant notre grande satisfaction d’une meilleure prise en
compte de l’Inventaire fédéral des sites construits d’importance
nationale à protéger en Suisse (ISOS) à l’avenir,
particulièrement dans le cadre de la révision du PGA, force est
malheureusement de constater qu’il va encore se passer passablement
de temps avant que cela ne prenne une forme contraignante. Dans
l’intervalle, afin d’éviter une poursuite de la détérioration
d’ensembles bâti dignes d’intérêt et une disparition
d’éléments de valeur du patrimoine lausannois, nous vous
proposons de mettre en zone réservée l’ensemble des périmètres
appartenant à la catégorie d’inventaire « A », dans
l’attente de l’entrée en force de la révision du PGA.

– A.4.2 – M2 : les zones
d’activités sont importantes et elles devraient être planifiées
et développées avec les mêmes ambitions qualitatives que les
quartiers durables. Par ailleurs, à l’intérieur de
celles-ci, afin d’atteindre aussi une certaine densité, les
parkings devraient être réalisés en ouvrage. Nous pensons
notamment au secteur de Vernand (A.5.8), pour lequel des mesures
pourraient être ajoutées pour préciser ces ambitions qualitatives.

– A.5.1 : dans les mesures
communes à tous les quartiers des sites majeurs de mutation urbaine,
même si il est impossible d’être exhaustif sans être redondant,
les 14 mesures présentées mériteraient au minimum d’être
complétées sur la qualité des espaces publics, la mixité sociale
et la participation.

– A.5.4 :
pour Sébeillon-Sévelin, il manque selon nous une mesure importante
liée aux spécificités du lieu, soit « vérifier
la nécessité de maintenir un accès ferroviaire pour
l’approvisionnement de la Ville en marchandise 
».
Nous relevons par ailleurs l’importance de coordonner le
développement de ce secteur avec le site stratégique voisin de
Malley.

– A.5.7 :
pour le Nord-Est, si les quartiers situés à l’ouest de la Route
de Berne présentent un potentiel important de densification le long
du métro m2, ils possèdent aussi de grandes qualités écologiques
et paysagères. Au vu de ce contexte particulier, dans une
perspective de densification raisonnée et qualitative, plutôt que
purement quantitative, nous suggérons l’application d’une
méthode du type de l’« indice de verdure (IVER) »
développé par le Canton de Genève (voir le guide «Les nouveaux
quartiers-jardins du XXIe siècle», DALE). Dans la mesure M2, nous
proposons d’ajouter « qualitative », soit
« densification qualitative des
secteurs situés à proximité du m2 
».

– A – Plan de
synthèse : pour les Plaines-du-Loup, l’extrémité ouest du
site de La Tuilière Sud ne devrait pas figurer comme « Principaux
moteurs économiques ». Cette surface avoisinant le futur stade
de football devrait en effet être conservée comme réserve
stratégique de terrain, l’une des dernières. Cela permettrait
d’avoir encore quelques surfaces à disposition dans 10 à 15 ans,
lorsque le développement de l’écoquartier voisin touchera à sa
fin, pour répondre aux besoins futurs, qui ne sont peut-être pas
encore connus ou existants aujourd’hui. De plus, le développement
de ces surfaces d’activités supplémentaires sur le site de La
Tuilière ne répondent pas actuellement à un besoin. Pour les
activités dans le secteur, nous relevons par ailleurs que le
« moteur économique » voisin de Beau-Site mériterait
une amélioration de sa liaison mobilité douce vers le futur métro
m3 au travers de l’écoquartier des Plaines-du-Loup. Enfin,
nous nous étonnons que très peu de choses figurent dans le PDCom
sur le site stratégique d’activités de Beaulieu.

B. Mobilité

– B1 – Politique
générale : il manque selon nous une mesure de type « suivre
et encadrer l’évolution de la mobilité motorisée autonome et
d’autres nouvelles formes de mobilité
 ». 

– B.2.3 : il
manque selon nous une mesure importante pour améliorer la
complémentarité entre la marche et les transports publics, soit
« créer une liaison piétonne
directe et souterraine entre la gare du Flon et la gare de
Lausanne 
».

– B.3.4 : si
la mesure M.5 mentionne les contresens pour vélos, il manque selon
nous une mesure de type « développer
les tourner à droite cycliste au feu rouge et autres mesures pour
éviter l’attente inutile aux feux 
».

– B.4.2 : il
manque selon nous une mesure de type « renforcer
l’offre en transports publics vers les lieux de détente et de
loisirs
 », notamment
l’Hermitage/Sauvabelin ou le Chalet-à-Gobet.

– B.4.2 : il
manque selon nous une mesure de type « suivre
et intégrer l’évolution future du métro m1 en direction des
Hautes Ecoles
 ».

– B.5.5 : il
manque selon nous une mesure de type « identifier
les secteurs propices à une interdiction du trafic individuel
motorisé nocturne »
, par exemple
entre 22h et 6h.

– B6 –
Stationnement : il manque selon nous une mesure de type
« permettre le développement de
quartiers sans voiture 
»

– B6 –
Stationnement : il manque selon nous une mesure spécifique au
stationnement au bord du lac, de type « redéfinir
l’emprise du stationnement dans la zone de loisirs, de sport et de
détente du Parc Bourget, de Vidy et d’Ouchy
»,
les places subsistantes devant par ailleurs à terme être
désimperméabilisées.

– B6 –
Stationnement : il manque selon nous une mesure de type «
reprendre le contrôle des parkings
privés à usage public du centre-ville

».

C. Nature, paysages et agriculture

– C.1.1 : si
les mesures M6 et M7 parlent de revitalisation des cours d’eau et
des embouchures des cours d’eau dans le lac, aucune mention n’est
faite d’une revitalisation des rives du lac. Nous proposons donc
d’ajouter une nouvelle mesure de type « revitaliser
les rives du Lac
 ».

– C.3.3 : il
manque selon nous une mesure de type « favoriser
l’accès aux rives du lac pour le public, notamment à Bellerive et
Ouchy
 ».

– C – Plan de synthèse : dans
la cartographie des reliques paysagères, il manque un élément
extrêmement important pour le centre-ville, la forêt du Flon.

D. Environnement

– D.1.5 : la
mesure M4 concernant la rétention des eaux à la parcelle pourrait
être complétée par « (…) de
préférence à ciel ouvert 
», en
cohérence aussi avec D.1.7.

– D.1.5 :
nous proposons d’ajouter une nouvelle mesure de type « renforcer
la valorisation des eaux météoriques
»,
notamment pour l’arrosage, le nettoyage de surfaces extérieures,
les WC ou les machines à laver.

– D.3.1 : la formulation de la
mesure M7 n’est simplement pas acceptable pour les Verts en l’état
(« Augmenter la part de marché du gaz au détriment du
mazout ») ; elle devrait selon nous clairement annoncer
l’intention de diminuer la dépendance aux énergies fossiles, tout
en évoquant une possible substitution du mazout par le gaz en
période transitoire.

De manière
générale, nous avons par ailleurs été surpris que les notions de
« plan climat » ou d’« adaptation aux changements
climatiques » ne soient pas mieux mises en évidence au sein de
ce PDCom et nous vous encourageons à le compléter par un chapitre
spécifique avec différentes mesures en ce sens.

Enfin, si la mise en œuvre des
objectifs, principes et mesures du nouveau PDCom vont permettre au
territoire de la commune de Lausanne de tendre vers un urbanisme et
une mobilité plus durable, nous souhaitons que la Ville de Lausanne
applique ces mêmes ambitions qualitatives sur les parcelles dont
elle est propriétaire dans d’autres communes de l’agglomération,
par exemple à Malley.

Arrivés au terme de nos remarques et
demandes, nous tenons à préciser que nous sommes à votre entière
disposition pour vous exposer plus en détail la justification de
l’une ou l’autre de nos demandes.

Nous vous remercions par avance pour le bon accueil que vous réserverez au présent courrier, et vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, nos salutations distinguées.
Valéry Beaud, Xavier Company, Benjamin Rudaz