Une des clés du succès pour ces échéances sera la mobilisation. Pour pouvoir remporter les votations climat et renforcer la force électorale des VERT-E-S au Parlement fédéral, nous devrons convaincre chacune et chacun de l’importance de ces rendez-vous électoraux et à quel point chaque voix va (vraiment) compter.

Et pourtant, vous allez me dire, c’est un poncif. On dit cela lors de chaque échéance électorale. Il faut toujours mobiliser son électorat, à chaque élection. Les responsables de partis répètent ce mantra pour se rassurer.

Alors, pourquoi cette année sera néanmoins particulièrement différente ? Laissez-moi tâcher de vous expliquer, en quelques lignes, pourquoi une mobilisation sans précédent sera indispensable. Aujourd’hui, cette année, plus que jamais.

Concernant les élections fédérales, vous le savez, en 2019, nous avons atteint un score historique de 13,2% au niveau fédéral. Avec ce résultat, confirmé depuis lors des élections cantonales à travers tout le pays, nous sommes (définitivement) entrés dans la ligue des grands partis. Avec un groupe parlementaire de 35 élues et élus, engagé tant au Conseil nationale qu’au Conseil des États, le poids des écologistes a clairement pris une autre ampleur. De nombreuses victoires ont pu être obtenues et des luttes importantes ont pu être renforcées.

Cette poussée électorale, due aux mobilisations historiques de 2019, telles que la grève du climat et la grève féministe, a été un événement historique dans ce pays où les soubresauts électoraux ne dépassent que rarement 1% ou 2% d’augmentation ou de baisse. Or, voir un parti politique important se renforcer de plus de 6% lors des élections fédérales a fait, à juste titre, trembler le système et a permis de contrebalancer le glissement à droite subi en 2015.

Mais alors, en quoi la mobilisation jouera un rôle particulier ? Pour deux raisons principales:

La première réside dans les thèmes actuellement en haut de l’agenda politique : bien que la protection du climat et la transition énergétique restent – à juste titre ! – au sommet des préoccupations, l’enjeu est moins relayé par de fortes mobilisations de terrain et donc dans le débat public. Et il se retrouve supplanté par les conséquences de la guerre d’agression russe en Ukraine, avec les menaces sur l’approvisionnement énergétique, l’inflation et les enjeux de politique de sécurité.

Alors que, nous le savons, les solutions écologistes telles que la transition énergétique, nous auraient permis d’assurer notre indépendance énergétique et de ne plus dépendre des régimes autocratiques et dictatoriaux pour assurer notre approvisionnement en gaz, pétrole et uranium.

La seconde réside dans la volatilité de notre électorat. De nombreuses personnes décident au dernier moment quel bulletin de vote elles glissent dans l’enveloppe. Plusieurs analyses ont montré qu’une grande partie de notre électorat de 2015 (pourtant à un niveau particulièrement bas) n’ont pas voté pour nous en 2019 (alors que nous avons atteint un score historique avec la vague Verte).

De plus, de nombreuses autres personnes panachent et mélangent des candidat-e-s de différentes listes sur la leur. Dans ce contexte, expliquer et convaincre du bien-fondé de nos solutions sera essentiel. Hélas, nous le savons, il ne suffit pas de convaincre, encore faut-il que ces personnes sympathisantes fassent l’effort de voter. Les intentions de vote ne comptent pas, seul le nombre de suffrages au jour J définit la force des partis politiques et empêchera, ou non, de voir la droite bourgeoise se renforcer à nouveau.

Enfin, concernant les deux votations climat, le risque est passablement le même. Réunir une large majorité dans les esprits et les cœurs mais qui ne se concrétise pas par un vote nous ferait échouer par manque de mobilisation.

Pour la votation cantonale, le risque est que la demande et l’enjeu soient considérés comme assez généraux et ne suscitent que peu d’oppositions dans le débat. Donc qu’il soit plus difficile de mobiliser en faveur du OUI. En effet, qui serait contre le fait d’ajouter un article sur la protection du climat et de la biodiversité dans la Constitution ?

Concernant la votation fédérale sur la loi climat, le risque d’une faible mobilisation malgré une large sympathie générale est particulièrement grand en Suisse romande. Et, comme souvent, nous aurons besoin de ces bulletins OUI pour faire la différence au niveau national.

Beaucoup de matériel, de moyens de s’engager et de convaincre seront à disposition de chacune et chacun. Que les campagnes démarrent!

Merci de votre mobilisation et à bientôt sur le terrain.

Salutations engagées,

 

Ilias Panchard

Co-président des Vert-e-s lausannois-es