Question orale

En date du 4 décembre 2020, le Conseil fédéral annonçait un contre-projet indirect à l’initiative biodiversité. Il entend articuler son contre-projet pour que 17% du territoire national soient affectés à la protection de la biodiversité. De plus, il s’agit de mettre en réseau les habitats de la faune sauvage. Le Forum Biodiversité Suisse, qui réunit la communauté scientifique, considère qu’il faut 13% d’aires naturelles supplémentaires à titre de corridors fonctionnels, afin de relier les réservoirs de diversité naturelle et permettre ainsi aux espèces de se déplacer sur le territoire. 

J’ai le plaisir de poser la question suivante au Conseil d’Etat: Sur le territoire vaudois, quelle est aujourd’hui la proportion de surfaces protégées en faveur de la biodiversité et la proportion d’aires de mise en réseau? 

 

Réponse du Conseil d’Etat

Il s’agit d’abord de distinguer les surfaces protégées en faveur de la biodiversité et celles de mise en réseau. Les aires protégées sont celles formellement placées sous protection par un acte de l’autorité publique (p. ex. un plan d’affectation) mais aussi par un engagement de longue durée (aires forestières p. ex.), impliquant donc un périmètre défini et des objectifs de protection dûment formulés. Les aires de mise en réseau, quant à elles, sont des surfaces clairement définies, qui relient les aires protégées et assurent la perméabilité du paysage pour des espèces animales et végétales.

Dans le cadre de la mesure S2 du plan d’action vaudois pour la biodiversité, le canton est en train de recenser les surfaces répondant à ces critères. Les résultats sont attendus pour le 2e semestre 2021.

A ce jour, 16’000 hectares bénéficient d’une protection stricte donnée par la loi fédérale sur la protection de la nature : biotopes, sites marécageux fédéraux, zones centrales de parcs naturels. A l’heure actuelle, près des deux-tiers sont affectés comme tels dans des plans d’aménagement communaux ou cantonaux. Si on ajoute 4’050 ha de réserves forestières, le canton devrait d’ici 2025 disposer de 20’000 ha d’aires protégées délimitées et liées à des objectifs de protection définis. Cela représente 7% de la surface du canton, lacs et glaciers déduits. Selon les données établies fin 2020 par les centres reconnus par la Confédération, Vaud a des territoires de très haute valeur biologique d’au moins 10’000 ha de surcroît, éligibles au statut d’aires protégées, soit 3.5% du canton.

Selon les conventions-programmes conclues avec la Confédération, le canton planifie son infrastructure écologique formée d’aires protégées et de mise en réseau jusqu’en 2023. Il concrétisera la mise en œuvre de cette infrastructure d’ici 2030 et comblera les déficits qui auront été identifiés.