Le Conseil d’Etat a annoncé ce jour maintenir le gel des autorisations cantonales pour les nouvelles antennes 5G. C’est une excellente nouvelle. Cette décision fait suite au “moratoire” sur le déploiement de la 5G demandé par le Grand Conseil vaudois qui avait adopté la résolution du député des Vert∙e∙s Raphaël Mahaim. En outre, et pour que la population puisse se prononcer sur chaque modification d’antenne déjà existante, les Vert∙e∙s interviendront dans les conseils communaux et généraux pour s’assurer que des mises à l’enquête soient systématiquement effectuées.

La
Confédération a publié, il y a quelques jours, un rapport très attendu sur le
déploiement de la 5G dans le pays. Ce rapport, intéressant sous l’angle des
informations qu’il contient, se distingue toutefois par une absence de vision
claire quant aux décisions politiques à prendre en lien avec le déploiement de
cette technologie.

Dans
ce contexte de grande incertitude, le canton de Vaud prend ses responsabilités
en maintenant le gel des autorisations cantonales spéciales nécessaires à la
construction de nouvelles antennes de téléphonie mobile. Ce moratoire avait été
provoqué par le Grand Conseil vaudois lors d’un vote favorable à la résolution
du député des Vert∙e∙s Raphaël Mahaim. Le Conseil d’Etat le justifie notamment
par le fait que le Canton ne dispose pas des protocoles de mesure nécessaires à
l’analyse de la conformité des nouvelles antennes 5G.

Le
déploiement de la technologie 5G ne saurait se faire contre la volonté
populaire. Les risques pour la santé et l’environnement sont encore mal connus
et l’arrivée de nouvelles fréquences nécessaires à la 5G, comme les fameuses
ondes millimétriques, demandent une modification des valeurs-limites de
protection contre le rayonnements. Alors que la Suisse jouit d’une longue
tradition de consultation de la population pour de nouveaux projets, les
opérateurs de téléphonie mobile ont voulu passer en force. La Confédération a
ainsi octroyé les concessions pour la 5G sans même que le débat sur les risques
et les opportunités de cette technologie pour la population n’ait pu avoir
lieu. Les Vert∙e∙s le regrettent.

Pour
tenter de pallier cet écueil, les Vert∙e∙s encouragent les communes à mettre à
l’enquête publique toute demande d’opérateurs qui viserait à modifier leurs
antennes de téléphonie existantes afin d’y intégrer la technologie 5G tout en
respectant les normes légales en vigueur. La population doit en effet pouvoir
être consultée sur ces demandes. C’est pourquoi les Vert∙e∙s interviendront
d’ailleurs systématiquement dans les Conseils communaux et généraux des
communes vaudoises pour que ces mises à l’enquête soient effectuées

Enfin,
les Vert∙e∙s relèvent que les “promesses” de la technologie 5G (ultra-haut
débit, internet des objets, etc.) soulèvent des questions fondamentales en
termes de consommation d’énergie et d’obsolescence programmée. Indépendamment
de la question du rayonnement non-ionisant, les Vert∙e∙s considèrent que cette
course effrénée doit être remise en question: le technologie peut certes être
un atout et un outil dans la lutte contre le gaspillage, mais elle peut aussi
se transformer en accélérateur de ce gaspillage. Grâce au lancement d’initiatives
populaires en préparation, le débat pourra enfin avoir lieu sur la place de
cette technologie en Suisse.