Chère délégation vaudoise du bloc-bourgeois,
Vendredi 18 janvier, plus de 10’000 jeunes Vaudoises et Vaudois ont pris la décision de donner un signal fort à l’ensemble de la classe politique : faire grève pour le climat. En effet, pourquoi étudier si les politiques détruisent allègrement notre futur sur Terre ? Cette grève est le signe d’une jeune génération qui se réveille et va de l’avant, vers une société responsable et consciente des limites des ressources. Cette génération, parfois accusée de silence ou de désillusion, montre aujourd’hui sa force et sa détermination à se faire entendre par celles et ceux que les bourdonnements du profit immédiat et du système économique rendent sourd-e-s aux cris de l’urgence climatique.
L’ensemble des espèces menacées, les dérèglements climatiques et les injustices sociales qui en découlent ne trouvent plus d’allié-e-s dans l’arène climatosceptique libérale. La jeunesse est attachée aux enjeux du 21ème siècle, et nous accusons le manque de prévision à long-terme des politiques actuelles. Les derniers chiffres du site ecorating.ch ont révélé que vous ne vous souciiez qu’infimement de la protection de l’environnement et de la lutte contre l’urgence climatique. Nous entendons régulièrement dans vos discours que vous vous préoccupez des générations futures : cette mobilisation montre pourtant bel et bien que la préoccupation principale de la jeunesse est celle que vous ne cessez de bafouer jour après jour par vos votes et vos prises de positions, comme récemment lors de la Loi sur le CO2 que vous avez soigneusement vidée de toute substance. Et pourtant, des élu- e-s vaudois-e-s de vos rangs soutiennent les grévistes.
Cette génération-là, la génération climat, que vous avez tant de peine à entendre, espère que vous ne resterez plus assourdi-e-s par le bruit passager du profit immédiat et des climatosceptiques. Biodiversité menacée, réchauffement de la planète, dérèglement des cycles de l’azote, du carbone, du système biogéochimique intégral, hausse des températures et ses conséquences sur l’agriculture ou le déplacement des populations, montée du niveau des océans ; tout va vers le pire, le drame progresse et vous continuez à agir de manière totalement irresponsable.
Pourtant, des solutions existent (en annexe, le rapport du GIEC à l’attention des politicien-ne-s) pour un monde en-deçà des 1,5° C de réchauffement, et vous les connaissez : la génération d’aujourd’hui vous parle, il est déterminant pour l’avenir de notre planète, de notre vie sur Terre, et surtout pour l’économie, que vous les entendiez.
Dernièrement, vous vous êtes opposé-e-s à une initiative sur la protection des sols suisses, à une autre en faveur d’un système d’alimentation durable et responsable ou encore à une troisième, pour la sortie du nucléaire. Vous continuez à vous opposer aux taxes sur le kérosène et à réglementer les émissions de CO2.
Ne serait-il pas temps de repenser vos valeurs ? Que vaut un parti qui ne sait évoluer au gré des événements historiques et qui reste figé sur des convictions du passé ? La liberté n’est-elle pas indissociable de la responsabilité ? Alors prenez les vôtres ! La jeunesse est dans la rue : les libéraux les ignorent, avec dédain, et votre majorité politique ne répond pas aux enjeux critiques du 21ème siècle et aux préoccupations des jeunes Vaudoises et Vaudois, futurs citoyen-ne-s de notre Canton. Par cette lettre, nous vous appelons à vous engager concrètement pour le climat et l’environnement, ou à ne pas vous représenter le 20 octobre prochain. Nous vivons une urgence planétaire vitale ; nous avons besoin d’élu-e-s à la hauteur de cet enjeu !
En espérant que vous saurez prendre conscience de l’importance de cette urgence, recevez, Chère délégation vaudoise du bloc-bourgeois, nos sincères salutations,
Oleg Gafner, coprésident des Jeunes Vert-e-s vaudois-e-s
Mathilde Marendaz, membre des Jeunes Vert-e-s vaudois-e-s