Interpellation

Le 20 février 2023, la Coopérative de l’abattoir régional de Rolle et environs (CARRE) soumettait à enquête publique son projet de construction d’un nouvel abattoir à Aubonne pour remplacer celui de Rolle[1].

Les abattoirs régionaux ou encore mieux, les abattoirs mobiles[2], sont des alternatives en général salutaires par rapport aux abattoirs industriels. Le transport des animaux est réduit, le stress aussi et les éleveurs peuvent accompagner leurs animaux jusqu’au bout. Ces structures offrent une garantie accrue concernant la bientraitance animale, la qualité de la viande et favorisent son offre locale.

Malgré tout, ce projet suscite de fortes réactions au niveau local et international comme le montre la pétition en ligne comportant 2’000 signatures remise aux autorités aubonnoises l’automne dernier.

En effet, la construction d’un abattoir pose question dans un contexte de changement climatique et de remise en question des modes d’élevage et de consommation de viande. Le rapport spécial du GIEC 2019 sur l’agriculture et l’alimentation recommande de manger beaucoup moins de viande afin de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre[3].

Dans son rapport au Grand Conseil sur le postulat Yvan Luccarini et consorts – Mourir dans la pénombre des abattoirs (octobre 2020), le Conseil d’État rappelle que le droit cantonal ne règle que la question du contrôle des viandes. En effet, le 1er avril 2020, cette compétence a été transférée des communes au canton sous la direction de la Direction des affaires vétérinaires et inspectorat[4].

Dans un communiqué de presse du 29 février 2020 en lien avec la rénovation des abattoirs de la Ville de Lausanne[5], le Conseil d’État annonce son intention de travailler sur une politique cantonale des abattoirs. Ceci afin d’assumer « ses responsabilités dans les domaines de l’hygiène, de la santé publique et de la formation ». Il prévoit de « faciliter l’émergence d’un réseau d’abattoirs couvrant le territoire, formé de huit pôles dont Lausanne serait le centre ».

Au vu de ce qui précède, je pose au Conseil d’État les questions suivantes :

  • Quel est l’état d’avancement de la politique cantonale des abattoirs ?
  • Est-ce que l’option des abattoirs mobiles a été prise en considération ?
  • Pourquoi la construction d’un nouvel abattoir à Aubonne est aujourd’hui utile?
  • Comment le Conseil d’État peut-il garantir que les conditions d’abattage dans le futur abattoir d’Aubonne rempliront strictement les normes en matière de respect des animaux ?
  • Est-ce que le Conseil d’État peut garantir que les impacts environnementaux du futur abattoir d’Aubonne répondront strictement aux normes en vigueur ?
  • Comment le Conseil d’État prévoit-il communiquer publiquement autour de ce projet ainsi que des futurs projets d’abattoirs régionaux?
  • Dans cette communication, quels arguments envisage-t-il mettre en évidence ? 
     

[1]https://www.lacote.ch/vaud/la-cote/morges-district/aubonne-commune/aubonne-ville/le-projet-dabattoir-daubonne-joue-son-avenir-en-ce-moment-1265074

[2]https://www.bourgognefranchecomte.fr/elle-cree-le-premier-abattoir-mobile-de-france

[3]https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/4/2020/06/SRCCL_SPM_fr.pdf

[4]https://www.vd.ch/toutes-les-actualites/communiques-de-presse/detail/communique/controle-des-viandes-transfert-de-competences-des-communes-au-canton-1579009149

[5]https://www.vd.ch/toutes-les-actualites/communiques-de-presse/detail?tx_vdpressreleases_pressrelease%5BpressRelease%5D=27379&cHash=34d470b6b68d4cc24caba29d7229bc8f