Communiqué du 13 septembre 2021

Préoccupés par les nuisances importantes causées par l’aéroport de la Blécherette, les volontés de développement de la société exploitante et le manque à gagner pour la Ville de Lausanne, les Vert·e·s déposent aujourd’hui des interpellations au Conseil communal de Lausanne, au Grand Conseil vaudois et au Conseil national pour faire la lumière sur un territoire où règne l’opacité.

Face aux nuisances importantes générées par l’aéroport de la Blécherette et pour répondre aux préoccupations des riverains et du Conseil communal de Lausanne, la Municipalité a signé en 2018, grâce au travail conséquent de notre Municipale verte Natacha Litzistorf, un protocole d’accord avec la société Aéroport de la région lausannoise La Blécherette SA (ARLB). Il visait la mise en œuvre de mesures concertées pour limiter les nuisances, notamment une diminution de la proportion des décollages vers le sud.

Après une amélioration significative porteuse d’espoir l’année de la signature de ce protocole d’accord, force est de constater que la bonne volonté de la société exploitante s’est malheureusement vite envolée et que les décollages en direction de la ville ont repris de plus belle dès 2019, dans un total mépris de la population riveraine. De plus, ces dernières années ont vu une augmentation importante des vols effectués avec des avions de type PC-12, beaucoup plus gros et bruyants.

Insatisfaits de cette évolution de la situation, l’Association de défense des riverains de la Blécherette (ADRB) publie aujourd’hui un livre blanc des nuisances de l’aéroport, qui met en évidence des défauts de son exploitation et propose plusieurs pistes pour améliorer la cohabitation avec la population lausannoise.

Les Vert·e·s apportent leur soutien à cette démarche citoyenne et poursuivent de leur côté leur important travail politique pour limiter les nuisances sonores et la pollution de cet aéroport qui n’a plus sa place à Lausanne à l’heure de l’urgence climatique et que nous souhaitons voir fermer au plus tard au terme de sa concession fédérale d’exploitation en 2036.

Il est utile de rappeler que le droit distinct et permanent de superficie (DDP) dont bénéficie l’ARLB ne rapporte qu’environ Frs. 60’000.- par année à la Ville de Lausanne pour 192’296 m2, soit seulement quelques 30 centimes par mètre carré.

En cas de fermeture de l’aéroport de la Blécherette, en imaginant par exemple une affectation de 35% de la surface du DDP actuel en zone mixte d’habitation et d’activités au sud et un retour à l’agriculture et à la nature de 65% de sa surface au nord, la redevance des DDP sur les 66’600 m2 qui pourraient être affectés en zone à bâtir rapporterait quelques 5 millions de francs par an à la Ville de Lausanne avec les mêmes hypothèses de calcul que l’étape 1 de l’écoquartier des Plaines-du-Loup, en lieu et place des quelques Frs. 60’000.- par année actuels.

En complément de nos récentes interventions en cours de traitement à Lausanne, nous déposons aujourd’hui des interpellations coordonnées au Conseil communal, au Grand Conseil vaudois et au Conseil national. Nous voulons ainsi faire la lumière notamment sur les mouvements d’avions et les nuisances sonores associées, sur la problématique de la pollution de l’air et du climat, sur les volontés de développements démesurées de l’aéroport ou sur le droit distinct et permanent de superficie (DDP) sous-évalué dont bénéficie l’ARLB.