Les Vert∙e∙s vaudois∙es déposent aujourd’hui au Parlement vaudois par la plume de Léonore Porchet une initiative parlementaire demandant la reconnaissance officielle de la langue des signes dans la Constitution de notre canton. Ce serait en effet un signe fort pour les sourd∙e∙s vaudois∙es en faveur de leur inclusion et de leur reconnaissance comme citoyennes et citoyens à part entière. Après Genève et Zurich, il est temps pour le Canton de Vaud de faire ce pas lui aussi.

La Langue des Signes Française (LSF) est la langue maternelle des
personnes sourdes et malentendantes dans le canton de Vaud et en Suisse
romande. Sa pratique et son soutien sont indispensables à l’inclusion
professionnelle et sociale des personnes sourdes. Elle devrait ainsi davantage
être promue et intégrée, en particulier dans le contexte de la formation
scolaire et professionnelle et préscolaire.

Pourtant, le recours à des interprètes de la langue des signes est
régulièrement menacé par diverses mesures d’économie, quand il est même proposé
car, la plupart du temps, cette langue reste la grande absente de l’offre
technique des formations et rencontres officielles. Cela a notamment pour
conséquence une sous-représentation des personnes sourdes dans les gymnases et
les universités.

Alors que la Confédération a été interpellée en 1994 déjà, le Conseil
fédéral précisait que, bien que le droit à la langue des signes soit ancré dans
la loi suisse sur l’élimination des inégalités, il revenait aux cantons d’agir
en la matière et de décider des modes de promotion de cette langue et culture à
part entière. Elle est ainsi officiellement reconnue depuis par le canton de
Genève ainsi que celui de Zurich.

Les Vert∙e∙s vaudois∙es demandent donc aujourd’hui par voie d’initiative
parlementaire que le canton de Vaud emboîte le pas des cantons reconnaissant
déjà officiellement la langue des signes et ajoute un nouvel alinéa 3 à
l’actuel article 61 de notre Constitution cantonale (Intégration des personnes
handicapées), précisant que :

(1)         La langue des signes
française est reconnue.

(2)        Les personnes
malentendantes, sourdes ou privées de l’usage de la parole ont le droit de
recourir à la langue des signes française dans leurs relations avec les
administrations et services relevant de l’Etat.

Cette modification permettra de donner enfin une vraie place à la
culture et à la langue des signes et d’offrir désormais une base légale qui
permette de mettre en place une politique plus volontariste en faveur de
l’inclusion des personnes sourdes.