Dans plusieurs gares dans les cantons de Genève, Valais et Vaud, les Vert∙e∙s ont mené une action coordonnée pour sensibiliser la population et alerter les autorités quant aux risques liés au transport de chlore. Elles et ils se sont pris en photo avec un panneau indiquant le nombre de vies menacées autour de ces gares par le passage de convois de chlore.

Chaque semaine, de nuit, un train spécial en
provenance de France traverse la métropole lémanique pour acheminer du
chlore en Valais, pour servir les besoins de l’industrie. En 2018, c’est ainsi
environ 20’000 tonnes de chlore qui ont transité par la Suisse romande. Or, il
s’agit d’une substance extrêmement dangereuse. Si un wagon libérait accidentellement
son contenu, jusqu’à 30% des personnes à l’air libre décèderaient dans un rayon
de 2,5 km, sans compter les dégâts inestimables sur l’environnement. On estime
que plus de 800’000 personnes sont menacées par le transport de chlore dans les
seuls cantons vaudois et genevois.

Depuis 2015 et la mobilisation importante,
principalement des Vert∙e∙s, pour dénoncer cette prise de risque insensée, trop
peu a été fait. La Confédération semble résignée à ne plus exiger la production
du chlore sur place, pourtant la solution la plus adéquate. Pire : le
gouvernement a renoncé en juin à la suppression systématique
des 432 obstacles identifiés sur le réseau ferroviaire pouvant endommager le
réservoir d’un wagon-citerne en cas de déraillement et provoquer une fuite !

Scandalisé∙e∙s par le laxisme dont font preuve les
autorités, les Vert∙e∙s remontent au front. Outre les actions dans les gares,
elles et ils ont déposé des interventions parlementaires dans les cantons et au
Conseil national. Dans le canton de Genève, la députée Verte Isabelle Pasquier
a déposé une motion pour que le Conseil d’Etat procède
à une évaluation chiffrée des coûts humains et financiers en cas d’accident.
Ces données aideront les autorités cantonales à mieux défendre l’intérêt pour
la société et l’économie à produire le chlore localement. Dans le canton de
Vaud, la députée Verte Léonore Porchet a déposé une interpellation pour
connaître la position actuelle du Conseil d’Etat vaudois dans ce dossier. Comment
compte-t-il s’engager pour atteindre une réduction des risques à la source et
une nette diminution des quantités de chlore transportées ? Est-il prêt à
s’engager activement pour favoriser une production de chlore proche des usines ?
Enfin, la Conseillère nationale Lisa Mazzone questionne le Conseil fédéral, par
voie d’interpellation, sur sa décision de renoncer à la suppression des 432
obstacles ferroviaires, sur les délais en vue d’utiliser des wagons mieux
sécurisés et sur le refus de produire le chlore sur place.

N’attendons pas qu’un accident ait lieu pour prendre
les mesures qui s’imposent. L’accident majeur survenu à Daillens en 2015,
provoquant une forte pollution, aurait dû largement suffire. Il faut que le
chlore soit directement produit sur place, quoiqu’en dise l’industrie chimique
concernée. Il faut par ailleurs réduire sa consommation, considérant que le
chlore est notamment utilisé dans des produits phytosanitaires dont certains
sont interdits d’utilisation en Suisse. La protection de la population et de
l’environnement prime sur les intérêts de l’industrie. Le principe de
précaution doit être appliqué !