Si le budget 2026 présenté ce matin est désormais plus sincère, avec un traitement des risques plus cohérent et une estimation des recettes fiscales plus réaliste, il révèle toutefois ce que les Vert·e·s dénoncent de longue date: l’austérité n’est plus un spectre, c’est une réalité. Alors que les baisses fiscales ne sont pas remises en question, les 309 millions de coupes prévues auront des conséquences. Quant au “Plan de retour à l’équilibre à l’horizon 2030”, son flou révèle surtout l’absence de stratégie du Conseil d’Etat.

Une absence de vision à long terme inquiétante

Y a-t-il un pilote dans l’avion ? C’est la question que nous nous posons en prenant connaissance de ce budget et des mesures qui constituent le Plan de retour à l’équilibre budgétaire à l’horizon 2030. Pourquoi avoir attendu de devoir appliquer des mesures d’assainissement pour imaginer un plan pour les prochaines années ? Quelle confiance le Conseil d’Etat donne-t-il en faisant preuve d’une telle inconsistance, avec de nouvelles dépenses introduites tout récemment et déjà remises en question (facilités tarifaires, politique sportive, diminution à 50% de plusieurs ambitions du programme de législature) ?

Les diverses études annoncées sur l’efficience des processus transversaux n’est pas de nature à rassurer quant au déploiement des activités de l’Etat dans le cadre budgétaire. Pour Kilian Duggan, Président de groupe et Vice-président de la Commission des finances: “Il n’existe pas de formule miracle pour “économiser” sans toucher aux prestations. En baissant la fiscalité tout en prétendant préserver les services à la population, l’Alliance vaudoise se heurte au mur de la réalité.”

Des efforts inéquitables et visant à nouveau les plus précaires

Les Vert·e·s jugent la contribution de crise imposée au personnel de l’Etat de Vaud (-0.7% du salaire) inacceptable tant dans son concept que dans sa mise en œuvre.

En coupant dans les subventions, notamment dans les domaines de l’action sociale, de la santé, des Hautes écoles et de l’UNIL, des transports publics et de l’asile, le Conseil d’Etat détériore des prestations essentielles à destination de la partie de la population qui en a le plus besoin, certaines dans un état déjà particulièrement précaires, comme l’asile.

Pendant ce temps, les cadeaux aux contribuables les plus aisés continuent et les baisses d’impôts sur les personnes physiques ne sont pas remises en question. Selon Théophile Schenker, membre de la Commission des Finances: “Le message porté par la majorité de droite du Conseil d’Etat est clair : les efforts sont exigés de la part de la classe moyenne et des plus précaires d’entre nous, certainement pas de la part de celles et ceux qui en ont réellement les moyens”.

2027: le pire est à venir

Si ces mesures inquiètent déjà, le pire est encore à venir avec un budget 2027 sans marge qui laisse présager de nouvelles mesures pour trouver 300 millions d’économie supplémentaires.

En l’état, les Vert·e·s ne soutiennent pas ce budget. Des amendements seront déposés afin de trouver un équilibre acceptable, et le groupe des Vert·e·s réévaluera sa position à l’issue des débats au Grand Conseil.

Les Vert.e.s saluent toutefois la volonté de flexibiliser l’application du frein à l’endettement. Il est aujourd’hui surprenant de ne pas pouvoir utiliser les réserves constituées par beau temps pour passer le cap lorsque les temps sont plus durs. Cette mesure sera pleinement soutenue et mérite d’être mise en œuvre dès les comptes 2025.