Mesures de protection des troupeaux et abattage préventif du loup

Le loup est un animal protégé. Des paysans et des paysannes y tiennent.

Les humains ont évolué et essayent sous nos latitudes et depuis la nuit des temps de se distinguer des animaux pour se rassurer quant à leur supériorité.

Cette attitude a permis à l’humain de se considérer peu à peu en dehors de la chaine alimentaire et de se bâtir un empire au mépris d’un écosystème qui pourtant nous nourrissait et nous protégeait. Ce faisant, malheureusement, l’humain a créé en très peu de temps et à son insu, un environnement qui lui est devenu hostile, entrainant des millions d’espèces vivantes dans sa chute. Le loup en est un symbole.

Heureusement, aujourd’hui, des voix s’élèvent pour reprendre le débat et repenser le monde en mettant l’humain dans le circuit.

Notre agriculture contemporaine montre aujourd’hui des signes de souffrance et ses limites, la problématique Loup n’est qu’un petit bout de l’iceberg.

Oui, le loup nous pose problème, mais nous pourrions aussi considérer que les humains posent problème au loup, que le loup occupe un territoire que l’humain c’est approprié sans partage.

Il s’agit aujourd’hui d’avancer sur ce sujet avec intelligence, de prendre des mesures de régulation en prenant en compte la complexité de la situation globale des problèmes de l’agriculture et le partage du territoire alpestre qui est d’une très grande actualité à laquelle nous devons travailler en composant avec les impératifs de l’équilibre écosystémique, dont nous faisons partie.

Des professionnels s’y attèlent et des éleveurs peuvent y contribuer en rendant compte de leurs expériences pour avancer ensemble.

 Oui -et on ne peut pas me reprocher d’être une naïve citadine- oui, en tant qu’éleveuse, je m’insurge contre une régulation préventive du loup. Elle ne règlera pas NOTRE problème à long terme. Tuer des loups préventivement, c’est passer à côté d’une occasion de réfléchir et décider comment, à l’avenir, partager le territoire avec des grands prédateurs et se réinscrire dans un environnement avec le vivant.

« Nous ne sommes pas des défenseurs de la nature, nous sommes la nature qui se défends »

 Je souhaite que le débat politique pondère les risques et les dangers liés au loup et prenne en compte les autres facteurs de risque qui pèse sur l’agriculture et l’élevage, en particulier ceux d’origine humains.

Martine Gerber, avril 2023