Pour les Verts vaudois, le plan OPAir 2018 présenté ce jour par le Conseil d’Etat est très largement insuffisant. Ce plan ne se montre pas ambitieux, que cela soit en matière de périmètre, d’objectifs réels et contrôlables d’assainissement, de mesures en faveur de la mobilité douce ou de plans de mobilité.

Le Conseil d’Etat a présenté aujourd’hui son Plan OPAir 2018 pour l’agglomération Lausanne-Morges. Contrairement à tous les cantons limitrophes disposant d’un plan OPAir (Genève, Valais, Berne et Fribourg), le canton de Vaud sera le seul à ne pas avoir de plan de protection de l’air pour l’ensemble de son territoire. Malgré sa modeste extension à des pôles de développement proche de l’agglomération, pour les Verts vaudois, il s’agit d’une occasion ratée de protéger l’ensemble de la population vaudoise de la pollution de l’air qui provoque en Suisse quelque 4’000 décès prématurés (6 % du total des décès) chaque année et coûte près de 5.1 milliards de francs. Pourtant, en 2011, le Grand Conseil avait pourtant accepté, à l’unanimité, un postulat qui demandait d’étudier une extension d’un tel plan de mesure.

En plus de son périmètre insuffisant, ce plan OPAir 2018 ne contient aucune date limite d’assainissement, tout au plus, se borne-t-il à prévoir une évaluation en 2023 de l’impact des mesures proposées.

Sur l’ensemble des mesures en lien avec la mobilité (6), il n’y en a malheureusement qu’une seule qui s’attarde sur la mobilité douce, sans autres distinctions. Il aurait été plus judicieux de proposer des mesures plus contraignantes en matière de d’infrastructures pour les cyclistes et pour les cheminements piétons sécurisés. Il ne suffit pas de prévoir des contraintes pour le trafic motorisé individuel, il faut également s’assurer que des alternatives crédibles et sécurisées soient mises à disposition. Il est en outre assez sidérant que la première mesure de mobilité contenue dans ce plan prétend que les nouvelles jonctions autoroutières prévues dans l’Ouest lausannois sont des mesures d’amélioration de la qualité de l’air !

Par ailleurs, le seuil en matière de taille d’entreprise justifiant un « plan de mobilité » a été fixé à 50 par le Conseil d’Etat ce qui est insatisfaisant pour les Verts vaudois. En effet, selon Statistique Vaud[1], en 2016 seules 772 entreprises dépassaient ce seuil sur l’ensemble du canton, alors qu’elles seraient plus de 4’147 entre 10 et 49 employés.  

Enfin, le réchauffement climatique devrait provoquer une augmentation des épisodes caniculaires durantles étés à venir. Ces épisodes génèreront une augmentation des pics d’ozone et des particules fines, en particulier les PM10 et ceci sur l’ensemble du
territoire cantonal. Cette évolution est insuffisamment prise en compte dans le plan OPAir 2018.

Les Verts interviendront au Grand Conseil pour demander la mise en place d’une véritable stratégie cantonale pour la protection de l’air sur l’ensemble du territoire cantonal.


[1] http://www.scris.vd.ch/Default.aspx?DocID=4017&DomId=3003