Interpellation

La guerre qui fait rage en Ukraine, met sous pression le monde agricole en raison de sa dépendance au soja ukrainien et au gaz russe et impacte fortement le prix des produits agricoles de base.

Le recours encore trop répandu aux engrais azotés dans notre agriculture, fait peser un risque sur notre approvisionnement. En effet, les engrais utilisés en Suisse sont soit produits en Russie et en Ukraine, soit en Allemagne ou aux Pays-Bas, à chaque fois à base de gaz russe. Le prix des engrais azotés prend donc l’ascenseur.

Par ailleurs, nous sommes largement dépendants du soja ukrainien et russe pour nos élevages de porcs, nos poulets de chair et nos œufs (20% des volumes importés environ). La guerre aura assurément un impact sur le prix du soja et cette tendance va s’accentuer compte tenu des tensions observées depuis plusieurs années sur les marchés. Pour répondre à ses besoins toujours croissants, la Chine importe par exemple près de 60% du soja mondial.

Cette dépendance vis-à-vis de l’extérieur doit nous inciter à soutenir nos agricultrices et agriculteurs dans le tournant agricole nécessaire vers une souveraineté alimentaire. Ainsi, nous avons l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat.

  1. Comment le Conseil d’Etat entend-il renforcer le pouvoir de négociation des agricultrices et agriculteurs face au renchérissement des aliments concentrés pour le bétail qui va péjorer leur situation financière ?
  2. Comment le Conseil d’Etat entend-il réorienter notre production pour que poulaillers et porcheries vaudoises soient moins dépendantes des protéines de soja importées, notamment d’Ukraine ?
  3. Le Conseil d’Etat envisage-t-il des mesures incitatives pour réduire la dépendance de tout le tissu de PME et de coopératives actives tout au long de la chaîne de transformation et de distribution pour les machines, pièces de rechanges, logistique provenant d’autres continents?
  4. En postulant une sortie des énergies fossiles en 2050 comment le Conseil d’Etat entend-il maintenir notre taux d’auto-approvisionnement compte tenu de la croissance démographique attendue?
  5. Quelle est la vision du Conseil d’Etat pour garantir une souveraineté alimentaire moins dépendante des énergies fossiles?