Par la présente le motionaire demande au Conseil d’Etat de prendre toutes les mesures nécessaires et indispensables pour interdire la vente et la dissémination du glyphosate, reconnu « cancérigène probable pour l’Homme » par l’OMS.
Le 20 mars dernier, l’OMS, par le biais du Centre international de recherche sur le cancer, a classé cinq pesticides dont le glyphosate, « cancérogènes probables pour l’Homme ». Il s’agit de l’échelon le plus élevé derrière « cancérogène certain ». Le glyphosate est le principe actif du désherbant le plus répandu dans le monde, le Roundup du géant américain Monsanto.
Le glyphosate est utilisé dans de nombreux produits dans l’agriculture ainsi que pour certains usages domestiques (désherbage chimique dans les jardins privés). En 2013, 300 tonnes de cette substance a été vendue en Suisse. Une centaine de produits en contiennent. Cet herbicide peut affecter toutes les cellules vivantes, notamment humaines.
Cette décision de l’OMS doit nous amener à reconsidérer l’utilisation sur le marché de ce produit toxique pour l’Homme et les écosystèmes.
Une étude menée à l’échelle européenne en été 2013 a permis de détecter la présence dans l’urine humaine de résidus de glyphosate, dans des proportions variables selon les pays. Les échantillons prélevés en Suisse contenaient eux aussi des traces de glyphosate.
De nombreuses études antérieures à la déclaration de l’OMS ont démontré que les herbicides à base de glyphosate (les additifs renforcent encore la toxicité du glyphosate) causent des dommages graves à la santé : foie endommagé chez les rats, risque de lymphome, dommages au niveau de l’ADN etc.
Ces révélations justifient une réaction rapide et efficace du monde politique sur cette grave question de santé publique qui touche chacun. Plusieurs actions peuvent être engagées par l’Etat, notamment en :

  • veillant à ce que les services étatiques et paraétatiques renoncent totalement à l’utilisation de glyphosate.
  • s’engageant dans une campagne d’information d’envergure auprès de tous les milieux qui font usage de cette substance pour en réduire au plus vite l’utilisation.
  • s’assurant que les jardineries et grandes surfaces retirent immédiatement ces produits toxiques de leurs rayons afin d’éviter toute contamination et mise en danger de la vie d’autrui.
  • relayant cette demande expresse d’interdiction d’usage sur le territoire suisse auprès des autorités fédérales compétentes.

J’ai donc l’honneur de demander au Conseil d’Etat de prendre au plus vite toutes les mesures nécessaires et indispensables pour interdire la vente et la dissémination du glyphosate.
Lausanne, le 19 mai 2015
Yves Ferrari