Aujourd’hui, l’EVAM prend en charge l’hébergement d’environ 5300 personnes. Une part importante de celles-ci, soit environ 450 individus, est hébergée dans les abris de la protection civile (PC), faute de places dans les immeubles et centres gérés par l’EVAM (Voir en particulier le rapport de la commission chargée d’étudier l’objet 205 « Exposé des motifs et projet de décret accordant une garantie d’emprunt de CHF 31’400’000.- à l’Établissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) pour la rénovation de son parc immobilier et pour financer l’acquisition de deux objets immobiliers, à Prilly et à Lausanne »)
Une telle situation ne peut constituer une solution, et ce pour plusieurs raisons :

  • Tout d’abord, les abris PC n’ont pas été construits pour servir de lieu d’habitation, mais pour répondre à des situations exceptionnelles et extrêmes (guerres, risques atomiques et chimiques ou autres catastrophes). Ils ne sont donc pas adaptés aux besoins fondamentaux des individus (espace minimum, éclairage naturel, etc.). Les abris PC se caractérisent en effet par une très grande promiscuité, le manque d’air, la lumière allumée en permanence et de mauvaises conditions d’hygiène (nombre insuffisant de toilettes et de douches par rapport au nombre d’occupants). De telles conditions d’hébergement ont immanquablement des effets négatifs sur la santé physique et psychique des personnes.
  • L’hébergement en abri PC engendre en outre des risques sécuritaires importants. Lorsque l’on oblige des personnes à se partager un espace de vie restreint, il est inévitable que des tensions et des conflits finissent par se manifester.
  • La proximité et les conditions d’hygiène impliquent quant à elles des risques sanitaires non négligeables. L’été dernier, le canton de Genève a ainsi dû faire face à une épidémie de gale dans un abri PC. Cette épidémie a nécessité une intervention complexe et coûteuse (lavage de draps, remplacement des matelas, location d’un autre abri PC pendant 48 heures).
  • Enfin, le coût d’hébergement en abri PC est plus élevé que celui des centres ordinaires.

Fort de ces différents constats, les soussigné-e-s demandent au Conseil d’Etat d’intervenir auprès de l’EVAM et de développer avec ce dernier un plan de mesures afin que le canton de Vaud :

  • renonce dans les plus brefs délais et définitivement à l’utilisation des abris PC pour l’hébergement des migrant-e-s ;
  • puisse faire face dans l’urgence à l’évolution des flux migratoires et offrir des places d’accueil dignes et respectueuses des besoins fondamentaux des personnes (air, lumière naturelle, espace minimum de vie, installations sanitaires suffisantes, etc.) en suffisance