Interpellation

Envoyer un email (ou courriel) n’est écologiquement pas un acte anodin, une fois que vous avez cliqué sur «Envoi», il est dans un premier temps envoyé au data center du fournisseur d’accès, là il sera traité et stocké grâce à des serveurs informatiques. Puis il sera renvoyé par le fournisseur d’accès au fournisseur d’accès du correspondant, qui le stocke et le traite également avant de finalement l’expédier au destinataire. Ce «rapide » parcours passe par une moyenne de 15’000 kilomètres de câbles.
Traiter toutes les informations et stocker les courriels, nécessite que les data center soient alimentés de manière continue en énergie (essentiellement électrique), tant pour alimenter les serveurs que pour les refroidir et pour assurer un fonctionnement sans interruption en cas de panne de serveurs.
Actuellement, c »est en moyenne 8 milliards et demi d’emails qui sont envoyés chaque heure dans le monde, sans compter les spams (pourriels). Il y a de quoi être effrayé !
Concernant les pourriels, qui selon diverses études, ont une consommation annuelle exponentielle qui correspond à l’équivalent de l’énergie de 2,4 millions de foyers américains, et émis autant d’émissions de gaz à effet de serre que 3,1 millions de voitures consommant 7,5 milliards de litres d »essence.
En Suisse, selon un rapport du Conseil fédéral publié en août 2015, les services liés à Internet consomment 7,8% de l’électricité. Les data centers, qui abritent des milliers de serveurs, stockent et servent de relais aux
informations numériques. Ils absorbent à eux seuls près de 2% de cette énergie chaque année, 1104 GWh, soit l’équivalent de la consommation électrique du canton de Neuchâtel.
Il y a toutefois une petite bonne nouvelle, grâce à des gestes simples peu contraignants, il existe des solutions pour réduire la consommation d’énergie liée à Internet, comme par exemple :

  • éviter de conserver tous ses documents qui sont stockés dans des serveurs qui utilisent énormément d’énergie et ont besoin d’être refroidis
  • vider sa boîte de courriels régulièrement évite de stocker trop de données en ligne
  • ne pas surcharger inutilement de pièces jointes lourdes ses courriels ou tout du moins de les compresser
  • ne pas utiliser les courriels comme un service de «sms» ou de «chat», ces derniers étant nettement moins énergivores.

Dès lors, nous avons l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  • Est-ce qu’une sensibilisation ou des directives sont données à l’ensemble des employés de l’Etat sur la consommation d’énergie des courriels et de leur utilisation ?
  • Est-ce que le Conseil d’Etat a un plan d »action « courriel » ? Sinon, a-t-il prévu d’y de réfléchir ?
  • Dans les écoles, y compris dès l’enseignement obligatoire, y a-t-il une information sur les conséquences de la consommation énergétique des courriels et de leur utilisation ? Sinon, est-il envisagé de mettre en place une telle information ?
  • Est-ce que chaque poste informatique est doté d’un anti spam ?

D’avance, nous remercions le Conseil d’Etat pour ce futur grand nettoyage de printemps dans les boîtes de courriels du Canton et pour ses futures réponses.
Références :
www.parcoursnumeriques.net : INTERNET : LA POLLUTION CACHÉE : UN DOCUMENTAIRE PROBANT SUR LA CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE D’lNTERNET
www. rts. ch/info/sciences-tech /7286072-internet-engloutit-pres-de-8-de-la-consommation-electrique-suisse.html
www.bilan.ch/tv-bilan/quel_impact_co2_pour_nos_e_mails_l_essor_de_l_ecologie_digitale
Nathalie Jaccard