Interpellation

Aujourd’hui, la parole des femmes et le rapport à leur corps se libère enfin. De plus en plus de sujet complètement tabou il y a encore quelques années commencent à prendre de la place dans l’espace public et médiatique. C’est le cas des règles, notamment. Tabou ultime dans énormément de culture, y compris la nôtre, considérées comme sales et honteuses, les règles ont toujours et partout été un sujet réservé aux femmes, un secret que l’on se transmettait de générations en générations.

Or, ce secret est en train de tomber, et c’est heureux. Petit à petit, les règles deviennent un peu moins taboues. Toutefois, en parler reste parfois gênant et peu mener à des remarques ou comportement inadéquats de la part des interlocuteurs et surtout dans le monde professionnel. On sait aujourd’hui qu’entre une femme sur dix et une femme sur cinq souffrirait d’endométriose ou de règles douloureuses. Le tabou entourant cette question associé à la minimisation fréquente de la douleur des femmes a longtemps poussé les femmes souffrant de douleurs durant leurs règles à faire le poing dans leur poche, mettant en danger leur santé physique ou mentale ainsi.

Cette situation doit changer. La douleur invalidante que certaines femmes subissent lors de leurs menstruations doit être reconnue et prise en charge, dans le domaine professionnel aussi. C’est ce qui commence à émerger dans plusieurs pays dans le monde sous le terme de « congé menstruel ».

Dans la loi sur le personnel et son règlement, rien n’est expressément prévu. Le règlement sur le personnel de l’Etat prévoit que le recours à un médecin conseil est prévu en cas d’absences répétées. La question de la prise en charge d’une absence périodique de courte durée n’est pas traitée.

Ainsi, nous avons l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  1. Quelle est la politique concernant le congé menstruel au sein de l’Etat de Vaud ?
  2. Est-ce que les cadres avec fonction managériale sont formés à cette question ?
  3. Comment la problématique des règles douloureuses avec ou sans endométriose est traitée par le service du personnel ?

Nous remercions d’avance le Conseil d’Etat pour ses réponses.