Rapport sur le préavis municipal No 28/2017

Demande de crédit de Fr. 1’550’000.- pour la rénovation du château de La Tour-de-Peilz

C’est par la nécessité du devoir de mémoire que les musées sont nés. Connaître, respecter et conserver des objets-témoins de la vie de nos ancêtres est le seul moyen pour gérer le présent et surtout pour prendre les décisions qui détermineront la valeur de cette mémoire dans les décennies, voire les siècles à venir.
L’étude de leur viabilité doit donc être étudiée à long terme et non à moyen ou court terme. Si nous voulons restaurer notre musée du jeu, c’est dans l’espoir qu’au fil des décennies les expositions attireront de plus en plus de visiteurs.
Mais n’est-ce pas là une triste illusion ?
Si les petits commerçants sont menacés de disparition par manque de moyens financiers pour tenir tête aux gros concurrents, les petits musées ne peuvent survivre que grâce à des subventionnements publics et privés.
La Tour-de-Peilz est encerclée de mastodontes du tourisme : le Pôle musée en construction à la gare de Lausanne, le noveau musée Chaplin, l’Alimentarium et son noveau Nest, sans parler du château de Chillon tous bien plus attractifs pour les touristes que notre petit bijou. Ces mastodontes, qui disposent d’immenses moyens financiers pour leur publicité, aspirent les visiteurs qui nous échappent lentement. C’est triste mais probablement trop vrai. Lentement, le musée du jeu risque de n’attirer plus que des spécialistes, comme c’est le cas par exemple pour le musée de l’orgue à Roche.
Moi la première, nous voulons tous garder le musée en tant que musée-joyau, symbole de notre identité communale. Mais si nous voulions être prudents, nous devrions d’abord faire des simulations de budget allant du meilleur au pire des cas selon le nombre de visiteurs par année. Et ainsi éviter de nous faire accuser plus tard d’avoir investi à l’aveuglette.
Il faudrait trouver des remède-choc. Par exemple, et cela a déjà été ébauché, de créer un partenariat avec d’autres musées d’un intérêt similaire. Mais tout cela demande l’élaboration d’un budget d’exploitation à long terme et non d’une étude comme celle à l’ordre du jour.
Dans cette optique, je propose que nous décidions aujourd’hui de remettre cette demande au moment où nous connaîtrons les finances réelles de la commune qui est lancée actuellement dans de gros travaux en cours et à venir pour des montants colossaux. Il serait déraisonnable d’engager aujourd’hui 1,55 millions pour une étude qui devrait forcément être suivie d’une réalisation à une bonne dizaine de millions pour justifier cet investissement initial.
Il est cependant évident que ce report du dossier à une date ultérieur ne freinerait en rien les démarches nécessaires pour entreprendre les travaux d’entretien urgents afin de garantir la sécurité du bâtiment et des personnes.
Je vous propose en conclusion de rejeter ce préavis.
Elisabeth Leimgruber