Les attaques et violences racistes et antisémites sont malheureusement en recrudescence. Le rapport de la Commission fédérale contre le racisme (CFR) publié en avril dernier sur 2021 montrait ainsi que les signalements pour discrimination ou actes à caractère raciste avaient doublé entre 2019 et 2021, notamment sous l’effet de la crise sanitaire. Les actes antisémites, plus particulièrement, ont, eux, triplé au cours de la même période.

Quant aux symboles nazis en tant que tels, s’ils pouvaient sembler moins visibles dans l’espace public jusqu’au début de la crise sanitaire en 2020, ils ont fait un manifeste retour dans les diverses manifestations organisées depuis plus de deux ans. Ils ne doivent toutefois pas être pris à la légère. Mais alors que la Coordination Intercommunautaire contre l’Antisémitisme et la Diffamation (CICAD) souligne la nécessité de punir l’utilisation et la diffusion publiques des symboles racistes, notamment nazis, en plus de renforcer la prévention et la sensibilisation, ces symboles restent tolérés et le Conseil fédéral s’est toujours refusé à agir. C’est pourquoi une action est désormais nécessaire dans notre canton qui a souvent joué un rôle de pionnier et servi de laboratoire en matière d’avancées sociales, et alors que la situation semble toujours complètement bloquée au plan fédéral. En témoigne la communication de la « Commission des affaires juridiques du Conseil national (CAJ) » de vendredi dernier annonçant la suspension de ses travaux sur deux initiatives parlementaires traitant de l’utilisation de symboles racistes en public.

La loi pénale vaudoise (LPén) pourrait, parmi d’autres et à titre d’exemple non exhaustif, servir de base pour une telle interdiction cantonale. C’est pourquoi le député des Vert∙e∙s Yannick Maury dépose aujourd’hui au Parlement vaudois une motion demandant au Conseil d’Etat d’interdire tout symbole nazi et de sanctionner leur utilisation et exhibition. Les extrémistes ne doivent plus pouvoir profiter des lacunes juridiques actuelles pour manifester leur haine et diviser notre société.

Des exceptions pourraient être envisagées pour des motifs journalistiques, historiques, pédagogiques ou encore culturels.