Les Vert.e.s vaudois.es sont consterné-e-s par les propos du Centre Patronal qui, dans son bulletin hebdomadaire, dit s’inquiéter de la prise de conscience par certain-e-s quant aux alternatives au modèle consumériste qui a prévalu dans notre société ces dernières décennies. L’un des grands enseignements de cette crise est justement qu’une autre manière de consommer, de produire et d’interagir économiquement est possible, et les Vert.e.s comptent bien tout mettre en œuvre pour tirer les leçons qui s’imposent une fois l’urgence sanitaire levée.

« Il faut éviter que certaines
personnes soient tentées de s’habituer à la situation actuelle, voire de se
laisser séduire par ses apparences insidieuses: beaucoup moins de circulation
sur les routes, un ciel déserté par le trafic aérien, moins de bruit et
d’agitation, le retour à une vie simple et à un commerce local, la fin de la
société de consommation… ».
Ces propos semblant tout
droit sortis d’une parodie ou d’un article d’un site satirique sont pourtant
ceux, bien réels, publiés dans le dernier bulletin hebdomadaire du Centre
Patronal, sorti ce mercredi 15 avril.

Ces propos sont inconscients et tout bonnement consternants. Alors que tous les voyants environnementaux sont au rouge, et que la communauté scientifique est unanime quant à la nécessité de réduire notre empreinte sur le climat et la biodiversité si nous voulons éviter une crise bien plus grave que celle que nous traversons actuellement, il faudrait, selon le Centre Patronal, recommencer « comme en quarante », reprendre les choses où on les a laissées, sans la moindre remise en cause.

L’un des enseignements de
cette crise est justement celui qu’un autre modèle économique est possible et
nécessaire, moins dépendant d’une course effrénée au toujours plus, rapprochant
productrices et producteurs et consommatrices et consommateurs et valorisant la
qualité et le local plutôt que le bon marché et le jetable. Il s’agit aussi de
créer une économie plus résiliente face aux chocs.

Les Vert.e.s souhaitent que
l’indispensable redémarrage économique soit l’occasion de se détacher d’un
système qui a désormais clairement montré ses limites et n’est plus viable à
long terme, et de mettre en place une manière de produire et consommer durable
et respectueuse des humains et de l’environnement. Bien plus qu’une crise,
c’est une catastrophe, et celle-ci doit ébranler nos certitudes et nos
fonctionnements pour les remettre en question. Une rupture avec le monde
d’antan est plus que jamais nécessaire.

Ils formuleront à cet effet
des propositions une fois la crise sanitaire passée et que les institutions
auront repris leur fonctionnement normal.

Une chose est certaine, les Vert.e.s
s’opposeront au Centre Patronal tant que celui-ci continuera à militer pour une
économie aux recettes d’avant-hier, qui nous font foncer droit vers un désastre
écologique et humain.