Les juges de la plus haute Cour vaudoise sont élu-e-s selon une représentation proportionnelle des partis représentés au Grand Conseil. Toutefois, et pour la deuxième fois consécutive, la droite de l’hémicycle a politisé le processus d’élection d’un-e juge au Tribunal cantonal, nuisant ainsi à la bonne conduite des institutions. Il est urgent de débattre de l’introduction du Conseil de la magistrature, que les Vert∙e∙s appellent de leurs vœux de longue date.
En début d’année 2020, un juge cantonal Vert a été porté à la plus haute fonction judiciaire du pays en étant élu par l’Assemblée fédérale au Tribunal fédéral.  Cette élection a laissé une vacance au Tribunal cantonal. Le poste a été mis au concours une première fois. Le candidat Vert, pourtant très qualifié, a fait l’objet d’un tir de barrage groupé d’une majorité PLR-UDC au Grand Conseil.
Le poste a été mis au concours une seconde fois au mois d’octobre. La candidature Verte a une nouvelle fois été écartée de justesse par la commission de présentation. Le candidat Vert, ne désirant pas s’exposer à un échec public analogue à celui du précédent candidat, a décidé de retirer sa candidature.
Les considérations de politique partisane ont malheureusement prévalu dans ce processus de choix des candidats. Les Vert∙e∙s jugent qu’il est maintenant urgent de soumettre au Parlement le projet de Loi sur le Conseil de la magistrature, qui permettra de dépolitiser l’élection des juges. Il n’est pas question de remettre en question le fait que le Tribunal cantonal doit être composé en respectant grosso modo les sensibilités au sein de la population – il en va de transparence et du respect du pluralisme – mais il faut que les critères de compétence soient privilégiés, de même que le bon fonctionnement de l’institution.
A ce sujet, les Vert∙e∙s s’inquiètent d’un potentiel affaiblissement de la Cour de droit administratif et public du Tribunal cantonal, qui traite notamment de toutes les affaires en lien avec le droit de l’aménagement du territoire et de l’environnement; les dernières personnes élues au Tribunal cantonal pour des postes vacants dans cette Cour ont un profil de spécialistes de droit privé. Les défis complexes posés par ces matières requièrent pourtant des compétences très pointues en droit public. L’examen préalable des candidatures par un Conseil de la magistrature, comme le prévoit l’avant-projet de loi, permettrait également à veiller à un équilibre des compétences entre les Cours.