Les études se suivent et se ressemblent, avec toujours le même constat alarmant :  la moitié des habitats et un tiers des espèces sont menacés ; les populations animales et végétales indigènes ont drastiquement chuté en 20 ans à peine ; et les insectes, et avec eux les oiseaux, disparaissent. Il est donc plus que temps d’agir pour préserver ce qui peut encore l’être de biodiversité. C’est pourquoi les Vert∙e∙s demandent aujourd’hui au Conseil d’Etat davantage de moyens pour le Fonds cantonal pour la protection de la nature et d’édicter un règlement d’utilisation du fonds adapté aux nouveaux objectifs fixés. Car les plus belles intentions ont besoin de moyens pour pouvoir être réalisées.

En avril 2019, un organisme intergouvernemental
indépendant comprenant plus de 130 Etats (IPBES) a publié un rapport qui dresse
un bilan alarmiste sur l’état de la biodiversité dans le monde. Les 355 experts
ayant contribué à la rédaction dudit rapport indiquent que « la nature décline
globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine – et le taux
d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves
sur les populations humaines du monde entier ».

Si le Conseil d’Etat s’est déjà engagé, dans son programme
de législature, à « Établir et mettre en œuvre un plan d’action en faveur de la
biodiversité avec le soutien de la Confédération », encore faut-il qu’il s’en
donne les moyens. Car si le canton dispose d’un Fonds pour
la protection de la nature (article 37 LPMNS), ce dernier
est actuellement insuffisamment doté pour soutenir une politique en faveur de
la biodiversité qui soit à la hauteur des défis auxquels nous sommes aujourd’hui
confronté∙e∙s.

En outre, la Confédération prévoit des financements
pour la mise en œuvre des conventions-programmes conclues avec les cantons.
Pour 1CHF investi par le canton, la Confédération en injecte 2. Pourtant, là
aussi, le manque de moyens financiers cantonaux empêche aujourd’hui le canton
de toucher l’entier de la manne financière de la
Confédération. Le Conseil d’Etat l’avouait lui-même dans sa
réponse à l’interpellation Evequoz (17_INT_46), en 2018, écrivant n’avoir pas
pu « obtenir l’ensemble des subventions fédérales disponibles faute de
ressources cantonales suffisantes ». 

Au niveau local troisièmement, peu de moyens ont été affectés pour soutenir les
démarches entreprises, or les enjeux en matière de biodiversité sont centraux à
cette échelle car les biotopes qui structurent le tissu territorial permettent
de connecter les biotopes d’intérêt national. Des actions fortes doivent donc
être envisagées pour préserver ce patrimoine naturel, sans quoi de nombreuses
espèces disparaîtront. 

Enfin, faute de moyens financiers suffisants, le Canton
doit aussi renoncer à soutenir certaines actions menées par les communes,
les associations ou les privés en faveur de la biodiversité. Il
conviendrait ainsi d’envisager un système de financement analogue à celui de la
Confédération, qui permettrait de faire percoler les moyens financiers du
Canton à travers les communes aux citoyens, pour soutenir des actions privées
en faveur de la biodiversité par exemple en milieu bâti.

Les député∙e∙s Vert∙e∙s Séverine Evéquoz et Olivier Epars demandent donc que le Fonds soit urgemment doté de moyens supplémentaires pour pouvoir mettre en œuvre une politique de protection de la biodiversité ambitieuse, plus que jamais nécessaire.