Suite au dépôt, en 2011, d’une motion par la députée verte d’alors Sandrine Bavaud pour interdire les publicités idéalisant ou dégradant les femmes sur l’espace public, le Conseil d’Etat vaudois rend enfin sa copie. Les Verts la découvrent avec satisfaction. Il sera désormais possible d’interdire la publicité sexiste (en outre clairement définie) et de renforcer le rôle de la commission consultative en la matière. Les Verts resteront néanmoins vigilants pour que les communes, dont c’est la responsabilité sur leur territoire, surveillent bien la mise en application de cette modification de loi.
Depuis 2011, le temps a passé et l’actualité récente des mouvements tels que #balancetonporc ou #MeeToo a montré, plus vivement que jamais, le ras-le-bol croissant face à l’instrumentalisation des femmes et leur représentation bien trop souvent idéalisée, dégradée ou stéréotypée, en particulier dans l’espace public. Le corps des femmes est en effet utilisé pour vendre toutes sortes de produits sans liens aucuns, quand ces dernières ne sont pas tout simplement représentées comme à disposition des hommes, en position de soumission. Lorsqu’ils sont affichés sur les murs de nos villes et de nos campagnes, ces messages publicitaires ont pour effet de figer les femmes dans un rôle arbitraire, en tant qu’objet, leur niant toute intelligence ou compétence. Ces images ont de plus un effet dévastateur sur la représentation que les jeunes filles ont de leur propre corps.
Tout en regrettant le temps pris par le Conseil d’Etat pour agir (puisque la motion avait été déposée en juin 2011 et renvoyée par le Grand conseil au Conseil d’Etat en janvier 2012 déjà), les Verts accueillent avec satisfaction la proposition, présentée aujourd’hui, de modifier la loi vaudoise sur les procédés de réclame. Les modifications proposées permettront en effet d’empêcher, désormais, toute publicité à caractère sexiste. Une définition claire est en outre donnée à l’alinéa 2 de l’article 5b de la loi, englobant d’ailleurs les femmes comme les hommes, ainsi que plus particulièrement les adolescent-e-s et les enfants. Il s’agit là d’une évolution importante de la loi vaudoise, qui répond à une prise de conscience toujours croissante au sein de la population des problématiques de déformation et d’instrumentalisation de l’image des femmes, le plus souvent, qui ne sont aujourd’hui plus tolérables.
Les Verts resteront néanmoins vigilants et enjoignent les communes, dont ce sera la compétence sur leur territoire, à suivre la mise en application de la loi de près. Ils n’hésiteront pas à saisir la commission consultative y relative si des réclames sexistes devaient désormais continuer à apparaître sur leurs panneaux.