L’assemblée générale des Verts vaudois a décidé ce soir  de lancer une initiative visant à inscrire dans la Constitution l’interdiction de toute extraction d’hydrocarbures dans le canton (gaz, pétrole, huile minérale). Les Verts entendent ainsi s’assurer que ces hydrocarbures, de même que leurs méthodes d’extraction extrêmement dangereuses et polluantes, n’aient jamais leur place en terres vaudoises, malgré les velléités de certains spéculateurs et la passivité du DTE.
L’extraction de gaz de schiste est soumise dans le canton de Vaud à un moratoire instauré par le Conseil d’État en 2011 suite à une interpellation du député Verts Vassilis Venizelos. Mais il s’agit-là d’un simple acte administratif, pouvant être levé à tout instant. C’est insuffisant pour les Verts vaudois qui souhaitent que l’extraction de gaz de schiste et de tout autre hydrocarbure soit définitivement interdite sur le territoire cantonal. Réunis en Assemblée générale ce soir à Lausanne, ils ont décidé de lancer une initiative cantonale pour le garantir.
Il est crucial qu’aucun hydrocarbure ne puisse être extrait dans notre canton.
Or le projet de Loi sur les ressources naturelles du sous-sol (LRNSS) mis en consultation par le Département cantonal du territoire et de l’environnement (DTE) n’interdit non seulement pas l’extraction d’hydrocarbures mais pourrait même au contraire, à terme, permettre à plusieurs projets d’extractions pendants dans différentes régions du canton (Gros-de-Vaud, Broye-Vully, Chablais) de voir le jour.
Les Verts sont donc déterminés à ancrer cette interdiction dans la Constitution, car :
-L’extraction d’hydrocarbures est polluante et dangereuse. Les méthodes employées menacent de polluer les nappes phréatiques, de créer des boues toxiques et de défigurer les paysages.
– Ces ressources sont inutiles. L’avenir est aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. Admettre que l’on puisse un jour, peut-être, avoir besoin d’extraire du gaz qui se trouve sous nos pieds, c’est de facto renoncer à se passer d’énergie fossile. Sans compter le coût financier important de cette extraction, qui serait mieux investi dans les énergies renouvelables.
– Partout dans le monde, en Suisse y compris, on légifère pour interdire ces pratiques dangereuses : la France a ainsi interdit en 2011 le fracking, le canton de Berne (suite à une initiative des Verts) a interdit l’extraction via des méthodes non conventionnelles, et le canton de Genève étudie actuellement une loi qui interdirait l’extraction d’hydrocarbures sur son sol. Vaud ne saurait rester à la traîne !
Ainsi, afin de lever définitivement les menaces qui pèsent sur les nappes phréatiques et les paysages vaudois, les Verts vaudois récolteront les 12’000 signatures nécessaires à l’aboutissement de leur initiative. Ils devraient, en outre, pouvoir compter sur le soutien d’associations et de partis convaincus par l’importance de cette interdiction. La récolte pourra concrètement débuter dès que le texte de l’initiative aura été validé par les services cantonaux compétents et le Conseil d’État, soit en principe avant la mi-mars.