Le Conseil fédéral a estimé hier que le risque lié au transport de matière toxique était maîtrisé. Les Verts ne voient pas la problématique du même œil et rappellent que des populations entières sont concernées par ces risques et que la construction de nombreux logements est suspendue.
Les conclusions du Conseil fédéral sur le rapport issu des travaux de la table ronde étudiant le transport du chlore laissent les Verts perplexes. Alors que le risque du transport de chlore est une réalité quotidienne et que des solutions concrètes pour le palier existent, la Confédération parle de « risques acceptables ». Pour les Verts, aucun risque n’est acceptable. Ils rappellent l’accident d’un wagon transportant des matières toxiques survenu à Lausanne le 28 juin 1994 et qui avait coûté l’évacuation de toute une population.
Les mesures proposées dans le rapport (concernant notamment la vitesse et le trajet des convois) ne sont pas suffisantes. Le risque n’est en aucun cas levé ! Il continuera d’impacter la santé de nos populations et de notre environnement, alors que le chlore pourrait facilement être produit sur place. C’est ce que demandent les Verts depuis bientôt trois ans, par voie de pétitions, de motions et de résolutions, dans les cantons de Vaud et de Genève ainsi qu’au Conseil national, des textes défendus notamment par l’ancienne Conseillère nationale Anne Mahrer.
Pour rappel, le chlore est un agent chimique extrêmement dangereux et polluant. En cas de fuite lors de son transport, ce composant à l’état liquide se transforme aussitôt en un gaz très toxique au contact de l’air. Une forte exposition à un tel gaz provoquerait la mort d’au moins 30% des personnes situées à l’air libre dans un rayon de 2,5 kilomètres. Sa forte réactivité au contact de produits organiques ou minéraux le rend susceptible de provoquer des incendies ou des explosions. Il ne s’agit par ailleurs pas d’un trafic marginal : en 10 ans, l’arc lémanique et le Valais ont vu doubler les convois ferroviaires nocturnes de chlore, pour atteindre un wagon par jour en moyenne !
Aujourd’hui, ces convois dangereux continuent de traverser des zones fortement densifiées de la côte lémanique. Ils mettent non seulement en danger la santé de la population mais ils empêchent aussi toute nouvelle urbanisation dans de vastes zones propices, ce qui soustrait de larges zones constructibles aux cantons de Genève et Vaud alors même que la pression sur le logement rendrait de nouveaux locatifs nécessaires.
La réponse du Conseil fédéral n’est pas satisfaisante et les Verts poursuivront leur combat pour la protection de la population et de l’environnement.
Communiqué conjoint des Verts genevois et vaudois