Le destin des initiatives populaires est presque toujours le même : Dans un premier temps, les initiant-e-s occupent le devant des médias et suscitent un élan d’enthousiasme : dans le cas de la 13ème rente AVS, avec une récolte de signatures rapide et plus de 70% d’opinions favorables.

Ensuite, le Conseil fédéral et les Parlementaires mettent plus ou moins de cœur à de chercher un « contre-projet ». Et surtout, les futurs opposants fourbissent leurs arguments.

Quand débute la campagne de votation, les lobbies sont fin prêts et toutes les ficelles sont utilisées : initiative trop rigide, arrosoir, trop chère ! ; on monte les jeunes contre les vieux ; on prend des cas isolés – le milliardaire touchant une rente – ; on active les vieux ressorts xénophobes – tout cet argent qui va partir à l’étranger – ; on noie l’électeur/-trice sous les statistiques démographiques… Bref, on tente de noyer le poisson, avec des affiches caricaturales.

Et pour ajouter une touche de mauvaise foi : les mêmes qui torpillent toutes les réformes et qui veillent soigneusement à ce que la Suisse reste un îlot de cherté : importateurs de voitures, assureurs, grande distribution ou loueurs d’appartements, vous assurent que les réformes sont en marche, et qu’ils ont plein d’idées meilleures…

Mais les actuels artisans, employé-e-s précaires, temps partiels et autres agriculteurs, qui ne pourront ni compter sur un deuxième pilier solide ni sur leur épargne personnelle pour leurs vieux jours, ne sont pas dupes : c’est bien le premier pilier de l’AVS qu’il faut consolider, le plus solidaire, et tenir enfin la promesse de notre Constitution fédérale selon laquelle l’AVS et les PC (prestations complémentaires) doivent couvrir les « besoins vitaux », dans le pays le plus riche du Monde.

Phil Martinet, Gland Les Vert·e·s

Courrier publié dans La Côte du 2 février 2024