Le
numérique contribue indéniablement à améliorer nos modes de vie.
Mais comme tout progrès, il y a lieu de rester attentif à éviter
un emballement qui pourrait devenir néfaste pour la santé et
l’environnement. Ainsi, un mouvement populaire de plus en plus
important dénonce les effets négatifs des rayonnements non
ionisants (RNI), utilisés pour les connexions à distance et
auxquels une partie de la population est intolérante.

Première
grande cible de ce mouvement : la 5G. Les promesses que nous en
font les développeurs et opérateurs donnent l’illusion qu’elle
devient indispensable, alors que l’accumulation d’antennes et
l’utilisation de nouvelles fréquences millimétriques (ou
micro-ondes) inquiètent la population.

En
parallèle, l’utilisation du Wi-Fi, et en particulier dans les
lieux où séjournent les personnes les plus vulnérables, est elle
aussi montrée du doigt.

Le
DETEC a cherché à évaluer la nocivité des RNI afin d’adapter
les valeurs limites des immissions liées aux antennes de téléphonie
mobile à l’état actuel de la science au niveau de la prévention
des risques sur la santé et aux besoins de l’économie, n’hésitant
pas à rappeler que les rayonnements des téléphones mobiles et
tablettes sont bien plus importants et nocifs que ceux des antennes.

Nous
nous confrontons alors à deux difficultés dans le cadre de la lutte
contre la pollution électromagnétique :

D’une
part, la science a un devoir de prudence quant à l’interprétation
de ses recherches, ce qui explique qu’il est difficile pour elle
d’établir des liens de cause à effet « prouvant la nocivité
des RNI ». La recherche est par ailleurs confrontée à des
difficultés liées au fait qu’il existe une multitude de
fréquences et d’intensités qui ont des effets différents, aux
différences de mise en place de ces technologies en fonction des
pays et à la difficulté de trouver des lieux naturels où les
immissions correspondent uniquement aux rayonnements célestes.

D’autre
part, il n’est pas aisé de remettre les questions technologiques
dans leur contexte global, incluant par exemple que l’accumulation
des antennes doit être couplée à la multiplication des objets
connectés et à une explosion des données ainsi transférées, qui
vont elles aussi augmenter l’exposition aux RNI et les différents
impacts négatifs énergétiques et environnementaux.

Globalement
satisfaits de la réaction du Conseil d’État qui, en réponse à
la résolution de Raphaël Mahaim, a décidé de maintenir le
moratoire sur la 5G suite à la publication du rapport de la
Confédération, et conscients que plusieurs initiatives fédérales
opposées à la mise en place de la 5G sont en élaboration
actuellement, les Verts poursuivent leurs démarches au Grand
Conseil, où devrait être débattu prochainement la possibilité
d’établir une planification cantonal de l’installation des
antennes tenant compte des volontés de la population.

Le groupe des Verts au Grand Conseil est par ailleurs intervenu à plusieurs reprises sur les impacts environnementaux du numérique, liés au recyclage du matériel informatique dans les écoles (F.Stürner), aux aspects énergétiques (M.Mischler), à l’impact énergétique des e-mails (N.Jaccard), à l’utilisation du Wi-Fi (S.Glauser). Il entend ainsi améliorer la mise en place de la stratégie énergétique cantonale en y incluant le volet environnemental et sanitaire qui lui fait défaut.

Sabine Glauser