Le groupe des
Verts du Parlement européen, comprenant aussi des régionalistes,
devrait compter 78 députés sur 751 (72 sur 705 en cas de Brexit
effectif). La progression est de plus de 50% par rapport au groupe
formé après les élections de 2014. Le meilleur résultat est en
Allemagne avec 20.5% mais dans tous les pays où les Verts ont une
implantation significative, le résultat se situe entre 10 et 20%. A
remarquer la renaissance des Verts français avec 13.5%.

En Allemagne, la situation nationale connaît une évolution étonnante. Après le mauvais résultat des élections européennes, la cheffe de file du parti socialiste a démissionné et le parti a laissé entendre qu’il allait rompre la coalition avec la CDU pour se ressourcer dans une cure d’opposition. Le passage à l’acte entraînerait soit un gouvernement minoritaire très affaibli soit de nouvelles élections et la fin de l’ère Merkel.

Or, si l’élection
du chancelier était directe, le candidat de loin le plus populaire
serait l’un des deux porte-parole des Verts, ministre au
Schleswig-Holstein où les Verts sont arrivés en tête aux élections
européennes. Les sondages en cas d’élections fédérales donnent
en ce moment les Verts en tête avec 27% devant la CDU à 24% et le
SPD à 12%. Plus fort encore, un sondage auprès de la population
demandant quel parti offre les meilleures solutions pour l’avenir
du pays donne les Verts à 27% contre 12% à la CDU et 3% au SPD,
plus de la moitié des citoyens restent sans réponse.

Bien sûr cela ne
signifie pas encore que le prochain chancelier allemand sera vert
mais, tout de même, que cette évolution n’est plus à exclure.

En Suisse, les
élections du 20 octobre se rapprochent après les changements forts
qui ont caractérisé les élections cantonales du printemps. L’UDC,
qui a perdu entre 18 et 25% de ses voix à Zurich, Bâle-Campagne et
Lucerne dénonce l’hystérie climatique comme seule réponse aux
préoccupations des citoyens. Elle déclare espérer un été pourri,
cela ne commence pas bien pour elle, pour calmer les citoyens
démontrant ainsi le profond mépris qu’elle affiche en réalité
face à l’opinion du peuple.

Le PLR, conscient que ses votes destructeurs de la loi sur le CO2 en
décembre, a amplifié la vague verte et le nombre de manifestants,
cherche à se rattraper. Il en a résulté, lors du récent congrès
de Zurich, un grand nombre de votes aussi serrés que
contradictoires. Oui à une taxe sur les billets d’avion et sur la
neutralité carbone en 2050 d’un côté. Aucun effort sur les
trains de nuit pour concurrencer les avions et levée du moratoire
sur les OGM pour les aliments de l’autre.

Mais les jeunes
PLR sont plus clairs et très proches de l’UDC. La relève radicale
veut le retour du nucléaire, la liberté pour les OGM et l’AVS à
66 ans pour tous.

Le PDC s’est
assez bien comporté dans les votes sur le climat, dossier défendu
en décembre par sa conseillère fédérale. Mais il est beaucoup
plus extrême que le PLR dans des débats comme la chasse ou les
pesticides dans l’agriculture.

Seule une forte poussée des Verts, annoncée par divers sondages mais à confirmer cet automne, garantira une prise en compte sérieuse des problématiques climatiques et écologistes.

Daniel Brélaz, conseiller national