Le Canton de Vaud est donc le dernier a devoir lever le gel touchant encore les nouvelles installations 5G. Le Conseil d’Etat n’ayant malheureusement pas la compétence de se prononcer sur le déploiement, ou non, de cette technologie, il profite toutefois de sa marge de manœuvre pour annuler les simplifications dont bénéficiaient jusque-là les modifications d’antennes, pour imposer une procédure de permis de construire, et pour demander, par lettre, à la Confédération que les aspects sanitaires et techniques soient documentés et que les cantons soient consultés avant tout autre développement de la téléphonie mobile.

Le Canton doit cependant aussi examiner l’opportunité de procéder à une planification du développement des antennes de téléphonie mobile, en coordination avec la Confédération, pour éviter un développement anarchique et une multiplication des sources de rayonnement non-ionisants. Et également appuyer les communes qui se lancent ou souhaitent se lancer dans une planification à l’échelle communale.

Il est donc désormais clair qu’une action doit être menée au plan fédéral et qu’un débat de société plus large doit avoir lieu. La 5G n’est, en effet, pas qu’une seule nouveauté technologique. Elle dessine un avenir technologisé et du tout-domotique sur lequel les Suissesses et les Suisses doivent pouvoir se prononcer. La question de la consommation d’énergie électrique est également critique. Ce d’autant plus que la population se montre, en général, réticente à aller de l’avant avec des technologies dont les effets sur la santé et l’environnement restent encore largement sous-documentés et donc non-maîtrisés (comme c’est le cas, par exemple, des organismes génétiquement modifiés frappés d’un moratoire). Et que la 5G fait l’objet d’avertissements de scientifiques de renom et de la Fédération des médecins suisses (FMH).

Les initiatives fédérales en cours devraient permettre de tenir ce débat.