Le Conseil d’Etat a annoncé ce jour lancer des projets-pilote d’installations 5G. Si le fait de vouloir vérifier les ondes émises et l’impact du rayonnement, en particulier sur les lieux plus sensibles tels que les écoles ou les habitations, peut être salué, reste à voir qui procèdera à ces mesures et comment elles seront faites. En outre, le principe de précaution devrait rester prioritaire en la matière et la question devrait être tranchée au plan fédéral, avec possibilité pour le peuple de se prononcer sur cette évolution technologique et sociale cruciale. Les Vert∙e∙s continueront donc à s’engager dans ce sens.
Le Conseil d’État annonce ce matin qu’il a décidé de mener des projets-pilotes sur des installations de téléphonie mobile de dernière génération. Ces essais ont pour but de procéder à des mesures de rayonnement et de les analyser pour vérifier leur respect des valeurs limites fixées dans l’Ordonnance fédérale sur la protection contre le rayonnement non ionisant (ORNI). Si les Vert∙e∙s ne peuvent que saluer la volonté du Conseil d’État de faire ces essais dans un souci de santé et de sécurité de la population vaudoise, reste à savoir comment ils seront concrètement menés. Car s’il est question de collaboration avec les opérateurs téléphoniques, c’est jusqu’ici justement bien le problème rencontré lors des mesures faites en matière de rayonnement. Il est difficile de croire que l’on puisse être juge et partie en la matière et que ces mêmes opérateurs dont les résultats impacteraient directement l’activité puissent procéder à des mesures objectives et indépendantes. Le député Didier Lohri était d’ailleurs intervenu dans ce sens en juin 2019 au Parlement vaudois pour demander de financer un expert externe aux opérateurs pour effectuer les mesures électromagnétiques (normes UIT-T K) des sites retenus pour l’installation d’une antenne 5G puis d’en dresser un inventaire électromagnétique pré et post mise à l’enquête pour enfin apporter un peu de clarté et d’objectivité dans ce débat .
En outre, ces mesures de rayonnement devraient également concerner les antennes existantes et, étant donné le nombre toujours croissant de personnes manifestant des symptôme ne pouvant, à l’heure actuelle, être attribué à rien d’autre que le rayonnement non ionisant, il serait également important de prévoir la création de « zones blanches » dans le canton.
La question doit, en fin de compte, se résoudre au niveau fédéral. Les Vert∙e∙s continueront donc à s’engager pour une solution uniformisée dans tout le pays en la matière et le principe de précaution doit continuer à primer d’ici-là. Ce d’autant plus que d’autres enjeux que l’enjeu sanitaire viennent s’ajouter au débat sur le déploiement de la 5G. Cette nouvelle technologie s’avère en effet très gourmande en énergie (en témoignent les récents articles sur la nécessité en Chine de couper cette technologie de nuit pour limiter la consommation énergétique démultipliée). A l’heure de la transition énergétique et de la prise de conscience toujours accrue de la nécessité d’aller vers une consommation plus économe, il est difficilement envisageable d’investir dans un tel puit sans fond énergétique.
Si les autorités devaient vouloir aller malgré tout de l’avant, la population suisse devrait alors se prononcer sur ce choix de société qui semble aller à contre-courant des manifestations pour le climat et de la vague verte actuelle. Il ne pourra être fait l’économie d’un large débat sur les risques et les opportunités de cette technologie pour la population.