Le Grand Conseil a accepté hier soir le décret du Conseil d’Etat répondant à la motion verte Glyphosate, le nom scientifique d’un pesticide cancérogène plus couramment appelé Roundup! déposée en mai 2015. Les Vert∙e∙s se réjouissent de ce vote qui permet de faire un pas en direction d’une meilleure protection de la nature, de la biodiversité et de la santé humaine.

Après la décision du Conseil national de soutenir le postulat des Verts
suisses demandant d’étudier l’opportunité et les modalités d’une sortie du
glyphosate, et celle du Grand Conseil genevois de soutenir la résolution pour
la sortie du glyphosate, le canton de Vaud a voté hier soir le décret
permettant de faire un premier pas vers l’interdiction du glyphosate.

Le 20 mars 2015, l’OMS, via le Centre international de recherche sur le
cancer, a classé cinq pesticides, dont le glyphosate, « cancérogènes probables
pour l’Homme ». Il s’agit de l’échelon le plus élevé avant « cancérogène
certain ». Le glyphosate est le principe actif du désherbant le plus répandu
dans le monde, le Roundup, de Monsanto racheté par Bayer. Le glyphosate est
utilisé dans de nombreux produits dans l’agriculture ainsi que pour certains
usages domestiques (désherbage chimique dans les jardins privés). En 2013, 300
tonnes de cette substance ont été vendues en Suisse. Une centaine de produits
en contiennent. Cet herbicide peut affecter toutes les cellules vivantes,
notamment humaines. Cette décision de l’OMS doit nous amener à reconsidérer
l’utilisation sur le marché de ce produit toxique pour les êtres humains et
pour les écosystèmes. Une étude menée à l’échelle européenne, en été 2013, a
permis de détecter la présence dans l’urine humaine de résidus de glyphosate,
dans des proportions variables selon les pays. De plus récentes études
indiquent le risque de « toxicité générationnelle ».

Malgré les récents procès ayant plusieurs fois condamné Bayer/Monsanto a
indemniser des victimes de son produit phare, les moyens financiers pour continuer
à défendre ce produit sont considérables (comme cela avait été le cas pour les
cigarettes) et, début mai, la presse indiquait que Bayer, via Monsanto, fichait
les personnalités quant à leur position sur le glyphosate.

La possible interdiction du glyphosate par l’Union européenne en 2022
doit conduire l’Etat de Vaud à trouver des solutions moins invasives et plus
environnementalement plus propre qui pourront être reprises par les
particuliers, les communes et les agricultrices et agriculteurs.
En ce
sens l’établissement d’un état des lieux de l’utilisation du glyphosate par les
services cantonaux, les communes, les entités paraétatiques et les particuliers
; la renonciation de l’utilisation du glyphosate par les services étatiques et
paraétatiques pour toute application sortant du cadre agricole ; la mise en
œuvre d’un plan de sortie du glyphosate pour les domaines de l’Etat exploités
pour l’agriculture, la viticulture et l’arboriculture ; le renforcement du
contrôle de l’application des dispositions fédérales ; la campagne d’information
auprès des communes, des professionnels, des associations faîtières et de la
population ; la sensibilisation des remettants, la surveillance du marché et le
soutien à la formation ne sont que des premiers pas permettant à terme de se
passer totalement du glyphosate.