La députée des Verts, Léonore Porchet, développera demain un postulat où elle demande au Conseil d’Etat d’évaluer la possibilité d’organiser des Assises de la mort dans notre canton. Ce serait une première, rendue nécessaire par le décalage existant, de nos jours, entre les souhaits des Vaudoises et des Vaudois et ce qui advient concrètement le moment venu. Il est donc important de lancer un dialogue qui permette d’améliorer de manière ouverte, progressiste et concertée la prise en charge de la fin de vie pour chacun-e d’entre nous.
Bien qu’elle fasse partie de la vie, et soit d’ailleurs la seule certitude de son cours, la mort reste aujourd’hui encore bien souvent taboue. Au-delà des convictions, croyances et espérances personnelles, la fin de vie a des conséquences importantes sur la santé publique, notre système sanitaire et les finances publiques. Malheureusement, le tabou qui entoure la mort empêche encore aujourd’hui d’aborder frontalement et efficacement des problèmes publics véritablement existentiels.
Ainsi, si deux Vaudois-es sur trois ont déjà réfléchi aux conditions de leur fin de vie, seuls 16% ont rédigé des directives anticipées (25% pour les 55 ans et plus) pour les exprimer clairement, avec pour conséquence que la responsabilité de ces décisions cruciales revient de fait en réalité aux soignants et aux proches le moment venu. Plus préoccupant encore, dans 1 cas sur 4, les décisions applicables à la fin de vie d’une personne capable de discernement n’ont jamais été discutées avec elle. Le risque est alors grand d’ignorer la volonté de la personne en fin de vie ou de l’exposer à des souffrances inutiles ou même à un acharnement thérapeutique. En outre, si 72% des Vaudois-es souhaitent mourir à la maison, ils ne sont qu’une minorité à le faire concrètement. La majorité d ‘entre nous mourra à l’hôpital ou en EMS, bien souvent seul-e-s.
Il est donc toujours nécessaire de sensibiliser la population à ses moyens d’action et d’anticipation dans ce domaine crucial, et de lancer une vaste réflexion quant aux thèmes connexes liés, tels que le vieillissement de la population, le maintien à domicile, le placements à des fins d’assistance, les soins palliatifs, le suicide, les directives anticipées, le droit de représentation des proches, l’accompagnement des personnes en deuil, les lieux et objets d’ensevelissement, les proches-aidants, l’acharnement thérapeutique, la surmédicalisation des personnes âgées, le soutien du personnel soignant face au décès de patients, la facilitation du décès à la maison, la capacité de discernement et la volonté du patient.
Pour ce faire, les Verts proposent l’organisation d’Assises consacrées à la mort, ou tout autre événement offrant les mêmes conditions de rencontre, d’échange et de co-construction de solutions permettant d’améliorer la prise en charge de la fin de vie dans le Canton.