Le 20 mai est désormais la « Journée mondiale de l’abeille » sur décision de l’Organisation des Nations Unies (ONU).  L’occasion de rappeler que près d’un tiers de la production de nourriture à l’échelle mondiale dépend directement de l’activité des pollinisateurs tels que l’abeille. Pourtant les abeilles ont de plus en plus tendance à disparaître, fragilisées avant tout par l’agriculture intensive et son cortège de traitements chimiques. Le député des Verts Jean-Marc Nicolet déposera mardi au Grand conseil un postulat pour soutenir et renforcer l’apiculture dans le canton de Vaud.
Le rôle des abeilles dans notre survie alimentaire est crucial. A travers la pollinisation des plantes, elles favorisent en effet la production agricole, assurant ainsi la sécurité alimentaire. Sans oublier la haute valeur nutritive des produits apicoles que sont le miel, la gelée royale ou encore le pollen.
En 2010 déjà, la députée des Verts Claudine Dind déposait une interpellation intitulée « Quelle stratégie pour tenter d’enrayer la disparition des abeilles dans notre canton ? ».
Le Conseil d’Etat se montrait alors fataliste et résigné, arguant que notre canton ne disposait ni des ressources matérielles, ni des compétences scientifiques nécessaires à la réalisation d’investigations sérieuses sur les causes de l’« effondrement » des colonies d’abeilles sur son territoire.
Depuis, en 2014, le Grand conseil a adopté la Loi d’application de l’ordonnance fédérale sur l’aide au Service sanitaire apicole (SSA) suisse. Une loi qui pérennise une subvention cantonale au SSA de CHF 30’000 par année en vue de promouvoir la santé des abeilles via la formation, la prévention et les traitements.
Mais aujourd’hui, qu’en est-il de la volonté politique enfin affichée en 2014 de se donner quelques moyens de porter secours au rucher vaudois et à nos apicultrices et apiculteurs ? Un des problèmes récurrents semble être la non-obligation, pour les apicultrices et les apiculteurs, d’adhérer à une société apicole et de participer à des activités de formation et d’information, ce qui paraît pourtant primordial à l’heure où la pratique de l’apiculture évolue et change d’année en année, au gré des résultats des recherches et des avancées scientifiques. Une meilleure information permettrait aux apicultrices et aux apiculteurs de se mettre à la page et de participer activement à la lutte contre les problèmes épidémiologiques des ruchers. Ne serait-ce que parce que les listes de produits recommandés sont régulièrement mises à jour et exigent ainsi un suivi informatif.
En outre, s’il disposait de davantage de moyens, le Service de la consommation et des affaires vétérinaires (SCAV), pourrait exiger davantage d’analyses et de contrôles et assurer une meilleure formation / information / vulgarisation de terrain via la Fédération Vaudoise des Sociétés d’Apiculture (FVA) et ses organes.
Il apparaît, en effet, que le vétérinaire cantonal du SCAV ne dispose que de peu de moyens humains et financiers pour répondre à l’ensemble des problèmes qui touchent de front le rucher vaudois depuis une dizaine d’années et pour remplir son énorme et urgente mission dans le domaine du contrôle et de la coordination.
C’est dans ce sens que le député des Verts Jean-Marc Nicolet déposera son postulat mardi au Grand Conseil. Si l’ONU a reconnu l’importance de la problématique en instaurant une « Journée mondiale de l’abeille » demain dimanche, il est également temps que le canton s’engage concrètement pour la préservation de ces gardiennes du temple alimentaire.