Question orale

Le 11 octobre dernier, la Romande énergie annonçait le regroupement de ses sites d’Yverdon et de Moudon à Echallens. La principale raison de cette concentration réside dans : « [le] développement et […] l’augmentation de[s] activités »[1]. Dans les localités touchées la consternation est grande vu les conséquences de cette décision.

Pour une entreprise qui se prétend « consciente et responsable »,[2] cette façon de procéder interroge sérieusement étant donné qu’elle fait fi de la réalité économique locale, en contrevenant aux principes mêmes de la Responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) dont elle se revendique explicitement[3].

S’il s’agissait d’une société privée, le seul fonctionnement du marché pourrait être invoqué pour justifier de tels agissements, mais dans le cas de la Romande, il n’en est rien puisque la majeure partie de son capital provient de collectivités publiques[4], ce qui accroît encore ses devoirs envers celles-ci. D’où la question suivante: l’Etat de Vaud, en tant qu’actionnaire principal de la Romande énergie, cautionne-t-il la politique de délocalisation de l’entreprise qui nuit aux tissus économiques locaux ?

 

[1] Paragraphe initial de la lettre de la Romande énergie du 11 octobre 2022.

[2] Voir notamment www.romande-energie.ch/qui-sommes-nous.

[3] Cf. la partie « Nos valeurs » sur www.romande-energie.ch/qui-sommes-nous/profil-du-groupe/vision-mission-valeurs ou encore: « parce que nous sommes attachés à notre région et impliqués dans le tissu socio-économique régional » (source : www.romande-energie.ch/qui-sommes-nous/engagements).

[4] Parmi les actionnaires figurent entre autres des entités publiques ou para-publiques, comme l’Etat de Vaud (38,60%), la BCV (3,05%) ou encore la commune de Lausanne (3,02%) (source : investor.romande-energie.ch/investor-relations/shareholder-information/major-shareholders.aspx) auxquels il faut ajouter de nombreuses communes vaudoises.