R39U P 2019/38 : Intervention

Le Cinéma
Capitole est la dernière des grandes de cinéma en Suisse restée
intacte, sans transformations majeures. A travers le rachat et la
restauration du bâtiment, en préservant au maximum sa substance
historique de 1959, les travaux prévus permettront de mettre en
valeur un patrimoine construit important, et nous nous en
réjouissons. Le projet sur lequel nous nous prononçons ce soir est
à la fois cohérent, utile et pertinent. En termes énergétiques,
la restauration permettra d’améliorer considérablement la
situation actuelle, même si la valeur-cible de la norme SIA 380/1
pour les bâtiments restaurés ne sera malheureusement pas atteinte.

La Ville de
Lausanne se donne les moyens d’une politique culturelle ambitieuse,
et ceci est une bonne nouvelle pour toute la population. La nouvelle
« Maison du Cinéma » sera dans l’avenir l’une de ses
pièces maîtresses. Elle permettra – entre autres avec une
nouvelle salle au sous-sol – de regrouper toutes les activités
publiques de la Cinémathèque suisse et de garantir ainsi à la
population une offre variée et de qualité en matière
cinématographique. L’ouverture d’un café-bar dans le foyer,
accessible également aux non-clients et en dehors des horaires
d’ouverture, rendra plus attractif ce lieu emblématique du
centre-ville.

Le montage
financier et l’opération immobilière sont équilibrés. La
parcelle reste propriété de la Ville, qui octroie un droit distinct
et permanent de superficie gratuit pour une durée de 30 ans à la
Fondation Capitole, qui reprendra gratuitement le bâtiment et qui
sera responsable de sa gestion. L’exploitation du cinéma est
confiée à la Fondation de la Cinémathèque suisse. La création
d’une fondation privée offre la possibilité d’un financement
complémentaire de la part de la Confédération, du canton et de
sponsors et mécènes privés. Il est cependant dommage que les
communes avoisinantes ne paient pas de contribution financière, ce
qui risque d’alourdir encore davantage la charge de Lausanne en
tant que ville-centre. Le montant provenant du Fonds intercommunal de
soutien aux institutions culturelles lausannoises reste en effet
inchangé.

J’aimerais
tout de même formuler un petit bémol, le fait que 80% du montant
investi par la Ville de Lausanne provienne du Fonds pour le
développement durable (FDD). Sans remettre en cause la conformité
du projet avec les critères du règlement, dont notamment ceux de
« l’intégration sociale par l’accès à la culture »
et de la « restauration du patrimoine construit – pour
autant qu’il contribue au développement durable et au
développement de nouveaux espaces verts », le groupe des Verts
estime que ce fonds devrait surtout financer des projets
particulièrement exemplaires, innovants et qui ne pourraient pas se
réaliser autrement. Nous allons par conséquent nous abstenir sur la
conclusion 3 de ce préavis, sans pour autant remettre en cause la
pertinence du projet ou le montant d’investissement en jeu.

Le groupe des Verts approuvera avec détermination les autres conclusions à l’unanimité. Nous remercions sincèrement la Municipalité pour son engagement et nous nous réjouissons de voir ce projet emblématique se réaliser dans un avenir proche.
Daniel Dubas