Le budget de fonctionnement pour l’année 2020 prévoit un déficit d’un peu moins de 50 millions de francs. Il n’est jamais réjouissant de faire face à un budget déficitaire, mais les montants projetés ne sont pas dramatiques non plus. Le budget reflète un contexte financier tendu – comme c’est le cas pour l’ensemble des communes vaudoises – tout en permettant aux autorités de mener des politiques ambitieuses qui répondent effectivement aux besoins de la population lausannoise.

Les charges
sont maîtrisées. Elles n’augmentent en effet que de façon très
modérée, tout comme les effectifs en personnel. Cette augmentation
des charges s’explique entre autres par des amortissements
importants, mais
surtout par un renforcement substantiel des ressources allouées aux
mesures prioritaires dans le domaine de la petite enfance et de la
sécurité – en somme des politiques publiques discutées et
largement validées par le Conseil communal, et auxquelles nous
réitérons ici notre soutien très fort.

Au niveau
des revenus, le budget prévoit une baisse significative par rapport
à 2019. L’imposition sur les personnes physiques est en baisse, en
partie à cause du compromis sur la baisse du coefficient communal
validé par le Conseil communal. Les revenus des Services industriels
continuent de leur côté à baisser, de presque 5 millions par
rapport à 2019.

Le groupe
des Verts salue la politique des investissements de la Ville de
Lausanne, par exemple dans les domaines des infrastructures sportives
et scolaires ainsi que des réseaux. Ces investissements reflètent
des choix politiques et qui auront un retour sur investissement
important ces prochaines années. Cette politique permet de
transformer la ville dans un sens plus écologique, plus vivable,
plus durable. Elle a des conséquences
positives sur les entreprises locales, sur l’emploi et plus
largement pour les habitants de cette ville. Elle permet notamment de
mener des politiques proactives pour le climat et la biodiversité,
dans les domaines de l’habitation, de la mobilité et des
transports, de la sécurité, de l’intégration, de nos habitudes
de travailler et de consommer, des énergies renouvelables et de
l’efficacité énergétique, ou encore de l’accueil de la petite
enfance, pour ne donner que quelques exemples.

Dans le
même temps, nous soulignons la nécessité de maintenir une certaine
rigueur dans la
maîtrise des charges, notamment en regard des prévisions
financières pas forcément réjouissantes.
Nous saluons notamment les mesures proposées dans le cadre du
deuxième Plan structurel d’amélioration financière (PSAF II),
qui permet, pour l’année prochaine, de réduire encore un peu plus
le déficit. Ces mesures cumulées s’élèvent à presque 33
millions depuis le début de la législature, ce qui représente un
effort tout-à-fait considérable. L’objectif de 35 millions
jusqu’à la fin de la législature sera donc très
vraisemblablement atteint.

Pour les
années à venir, il s’agira d’observer de près les effets de la
réforme RFFA, acceptée par la population suisse. Les taux d’emprunt
pourraient augmenter à terme, même si pour l’instant le poids de
la dette en termes d’intérêts est en baisse, et une détérioration
de la conjoncture économique n’est pas à exclure non plus.

De même,
les charges de ville-centre restent très élevées. Selon une étude
de l`Union des villes suisses, elles s’élèvent à 65 millions –
ou près de 500 francs par habitant lausannois – et une répartition
des charges plus juste va devoir être négociée avec le canton et
les communes de l’agglomération.

En conclusion, le groupe des Verts va soutenir le budget 2020 de la Ville de Lausanne. Elle refusera les amendements proposés par la gauche, qui ne nous semblent pas responsables en l’état actuel des choses. Elle ne soutiendra pas non plus les amendements de la droite de cet hémicycle, qui entraîneraient une baisse inacceptable des prestations de la ville. Ce budget est responsable. Il permet à la ville de mener des politiques proactives, afin de répondre aux attentes et aux besoins de la population, sans pour autant mettre en danger la marge de manœuvre pour les générations futures de répondre à leurs propres besoins.
Daniel Dubas