Intervention

Je déclare mes intérêts je suis présidente de Toxic Free Suisse, association qui a pour but la sensibilisation et l’information aux effets sur la santé et l’environnement des pesticides et perturbateurs endocriniens (PE), mais c’est ce soir au nom de mon groupe que je m’exprime, groupe des Verts qui est évidemment très préoccupé par ces problèmes de toxification qui ont un impact tant sur l’environnement que sur la santé, les deux étant indissociables.
Les perturbateurs endocriniens, sont des substances chimiques omniprésentes, qui ont la capacité d’imiter les hormones, hormones dont la fonction est de réguler toutes les fonctions de notre corps, par exemple la croissance, le sommeil, le développement sexuel et par conséquent une information erronée reçue par ces faux messagers peut avoir des effets non désirés sur ces fonctions.
Ces effets sont visibles sur le court, moyen, long voir très long terme (effets transgenerationnels, donc une exposition pendant ma grossesse à une substance qui imite les oestrogènes, comme le BPA, pourrait donner lieu à un cancer du sein de ma petite-fille).
Ils ont des effets non seulement individuellement mais en se cumulant entre eux, ce que l’on nomme l’effet cocktail, se cumulent dans le temps par bioaccumulation et certains persistent longtemps dans l’environnement. (Comme par exemple des PCB dans le lait maternel, interdit depuis 30 ans)
Leur particularité est également, que, contrairement au principe qui a toujours prévalu en toxicologie,  “la dose fait le poison”, ces substances agissent, elles, à des doses infiniment petites. Par exemple, le tristement célèbre herbicide Roundup est un perturbateur endocrinien à des doses bien plus basses que les doses autorisées.
Les populations les plus à risque sont les femmes enceintes, puisqu’une exposition à des substances problématiques peut avoir des effets irréversibles sur le foetus, les enfants en bas âge et les adolescents. En somme toutes les périodes où le travail hormonal est le plus actif et déterminant.
Les perturbateurs endocriniens sont comme l’éléphant dans la pièce; nous vivons tous en permanence cette soupe chimique et en même temps peu est fait pour les éviter alors que des mesures simples, peu coûteuses, à la portée de tous et donc de la Ville permettent non pas de supprimer les expositions, ce qui est impossible mais de limiter celles-ci surtout pour les populations les plus à risque.
En effet en diminuant l’absorption des PE au travers de la nourriture (les pesticides), ce que l’on met sur la peau (cosmétiques) et  en préférant les matériaux inertes au plastique l’on réduit déjà passablement les expositions.
La Ville a donc une marge de manoeuvre très importante étant donné qu’elle a sous sa responsabilité des petits enfants, qui sont justement dans ces populations à risque, enfants dont on s’occupe tous les jours avec des produits de soin, à qui l’on donne à manger, avec qui on joue avec toutes sortes d’objets et qui respirent un air intérieur qui peut abriter des substances problématiques.
Un levier d’action important pour réduire les expositions au travers de l’alimentation avec moins de pesticides chez les petits enfants. Dans l’exposition ici à côté au forum de l’HV vous pouvez voir que 97% de la nourriture servie dans la restauration collective, donc y compris pour les tous petits, contient des pesticides et donc la Ville a encore une marge d’amélioration importante de ce point de vue.
Par ailleurs par le biais de sa centrale d’achat, la Ville pourrait émettre des recommandations pour l’achat de meubles, produits de nettoyage, de produits de soin, de couches et faire donc des achats groupés qui répondent à certains critères et limitent les expositions des populations à risque.
D’autres mesures devraient également être simples à implémenter et nous nous réjouissons que la Ville ait, encore une fois un rôle de pionnier, comme souvent, sur ce sujet sérieux et important.
Nous vous invitons par conséquent à voter pour la prise en compte de ce postulat comme mon groupe, car comme d’habitude, chez les Verts, nous soutenons les bonnes idées, d’où qu’elles viennent.
Sara Gnoni