Postulat – Louer plutôt qu’acheter et réparer plutôt que jeter : quelles possibilités dans le sens d’une économie circulaire à Montreux ?
Monsieur le Président, Mesdames les Municipales, Messieurs les Municipaux, Chères et chers collègues,
Nous sommes certainement nombreuses et nombreux dans cette salle à posséder chez nous divers outils de bricolage dont nous faisons usage que très rarement. Pour confirmer cette hypothèse, on peut lire dans un communiqué du Conseil Fédéral de 2014 que « la durée d’utilisation effective d’une perceuse destinée à un usage amateur est de 11 minutes en moyenne ». C’est-à-dire qu’une perceuse est réellement utilisée, en moyenne, à peine plus de dix minutes, entre le moment où nous l’achetons neuve et le moment où nous nous en séparons. Il n’est d’ailleurs pas rare que la raison de cette rupture soit un dysfonctionnement de la perceuse, et que nous allons par conséquent en acheter une nouvelle plutôt que de faire réparer l’ancienne.
Avec cet exemple j’espère avoir illustré les deux objectifs de ce postulat : étudier la question de la location et du don d’objets, notamment ceux dont on se sert peu au quotidien, ainsi que la question de la réparation des objets, en particulier ceux qui possèdent des composants électroniques.
Il me semble que ces thématiques sont en totale adéquation avec la stratégie de durabilité de la Municipalité. On peut en effet lire dans la brochure décrivant cette stratégie qu’un des enjeux est la « réduction de la quantité de déchets » et qu’une des actions prioritaires est, je cite : « Inciter au partage, à la réutilisation, à la réparation et au retraitement des produits, en soutenant et en développant les offres de trocs, de marchés gratuits et d’ateliers de réparation (vides-greniers, repair-cafés, …) ».
Nous avons déjà la chance d’avoir sur notre territoire communal une ressourcerie, située dans la déchetterie intercommunale de Montreux-Veytaux, qui permet de donner une seconde vie à certains objets. Malheureusement, elle est peu attractive à cause de sa proximité immédiate avec les déchets et du fait qu’on y trouve peu d’objets « utiles », puisque les appareils électroniques notamment n’y sont pas acceptés. De plus, elle est peu accueillante pour les citoyennes et citoyens de notre commune qui voudraient s’y rendre à pied ou à vélo, puisque la déchetterie est pensée pour la voiture.
Ainsi, j’invite la Municipalité à étudier la faisabilité des différentes propositions listées ci-après de façon non exhaustive :
- Une mise en valeur de la ressourcerie intercommunale, par exemple en créant une antenne au centre-ville plus accessible à la population
- Un soutien financier ou logistique – par exemple par la mise à disposition d’un local – pour la création d’une bibliothèque d’objets, afin de favoriser la mutualisation d’objets, comme la Tatouthèque à Yverdon-les-Bains ou la Manivelle à Lausanne
- Une mise en place, près de certains parcs et installations sportives, de casiers BoxUp, service permettant la location gratuite de matériel de sport et de jeux d’extérieur via une application pour smartphones, comme on peut déjà en trouver dans beaucoup de villes en Suisse dont font partie Vevey et la Tour-de-Peilz
- Un soutien financier ou logistique pour la création d’un atelier de réparation permanent, comme c’est le cas à Cossonay avec l’association L’Atelier, soutenue par plusieurs communes avoisinantes, afin de pérenniser le concept des Repair’Café organisés ponctuellement à Clarens par la Fédération romande des consommateurs
J’encourage par ailleurs la Municipalité à mettre en valeur les initiatives déjà existantes, mais aussi à travailler en collaboration avec les acteurs et actrices innovant·e·s de la région qui œuvrent dans les secteurs de la réparation, de la réutilisation et du partage d’objets, et à soutenir, au travers de cette démarche, leur développement.
Je demande que ce texte soit renvoyé en commission pour étude et rapport. Je vous remercie pour votre écoute.
Florian Manzini, pour le groupe Les Vert·e·s
Montreux, le 28 février 2024