Interpellation

Monsieur le Président,
Messieurs les Municipaux,
Mesdames les Conseillères, Messieurs les Conseillers,
La végétation arborée de notre commune participe à la qualité de vie de ses habitant.e.s, à la biodiversité et aussi à la lutte contre les bouleversements climatiques, en créant des îlots de fraîcheur et en contribuant à l’absorption des gaz à effet de serre (GES). Nous sommes souvent enviés par les habitant.e.s de localités voisines moins bien servies en plantations majeures: des photos panoramiques de notre bourg et de ses environs
immédiats en disent long sur ce précieux capital arborescent.
Sans doute consciente de cette richesse, notre commune s’est dotée d’un Règlement sur la protection des arbres, adopté par le Conseil communal en juin 2013, découlant de la Loi cantonale sur la protection de la nature, des monuments et des sites. Ce règlement est complété d’un « Guide de la gestion des espaces verts et recommandations pour la protection des arbres» ainsi que d’un Plan de protection des arbres et de son inventaire
des arbres monumentaux répertoriés sur 131 fiches.
Or, ces derniers mois au moins sur deux sites privés, à la Route de Vevey (parcelle 1353 au nord du jeu de boules) et à la Route de la Chaniaz (parcelle 1708, dans un jardin centenaire), notre Municipalité a autorisé ou ordonné des abattages de plusieurs arbres ou bouquets d’arbres remarquables et réputés en bonne santé. Cela visiblement sous la
pression de privés et de constructeurs, pour servir des intérêts privés au dépens de l’intérêt général. Des habitant.e.s de la commune qui déplorent ces graves atteintes au patrimoine naturel et à l’environnement ont réagi sans qu’il leur soit répondu clairement de quelle manière la réglementation communale avait été appliquée dans chacune des situations ci-dessus.
C’est pourquoi nous posons les questions suivantes à notre Municipalité:
1. Comment est-il possible qu’un arbre remarquable et d’essence majeure (un cèdre âgé de plusieurs dizaines d’années) ait été abattu à la Route de Vevey, au nord du «Jeu de boules » (parcelle 1353) malgré les précautions exigées du constructeur ? Quels sont les articles du Règlement communal qui ont justifié cette décision ? Si cet arbre a été définitivement endommagé malgré les recommandations communales, quelles sont les répercussions pour les contrevenants ?
2. Le propriétaire du jardin centenaire de la Route de la Chaniaz 7 (parcelle 1708) se voit actuellement contraint, par notre Municipalité, d’abattre 2 grands arbres protégés au sens du règlement communal alors qu’aucune des conditions légales pour ce faire ne semble réunie. Nous voudrions savoir quels sont les motifs qui pourraient amener la Municipalité à ordonner l’abattage d’arbres protégés parfaitement sains, plantés bien avant les constructions alentour, en dehors de tout projet de construction et qui ne font subir aux voisins aucun préjudice grave.
Quels sont les articles du Règlement communal qui ont justifié cette décision ?
3. D’une manière plus générale, quelle est la procédure suivie par la Municipalité lorsqu’elle décide de la levée de la protection d’un arbre ? Sur quelles expertises s’appuie-t-elle ?
4. Quel est le rôle des experts ? Arrive-t-il à la Municipalité de ne pas suivre des avis d’experts, et pour quelles raisons ?
5. De quand date le plan actuel de protection des arbres, au sens de l’article 4 du Règlement communal ?
6. De même que la Municipalité s’appuie sur plusieurs commissions de référence (telle la Commission d’urbanisme), ne serait-il pas utile et très actuel qu’elle se dote d’une commission de référence en matière de protection de la nature, des monuments et des sites ?
Jean-Marc Nicolet