Notre amour pour le béton est devenu sans limite. Depuis la fin du 19ème siècle, époque qui a vu naître le béton armé, on ne compte plus le nombre de projets d’infrastructures et de constructions réalisés avec ce matériau. Notre dépendance est devenue telle qu’aujourd’hui, une maison individuelle ou collective est composée, en moyenne, de 60% de béton.

L’impact du béton sur l’environnement est non négligeable. A lui seul, il est responsable d’un peu plus de 5% des émissions de CO2 en Suisse. Lors de sa fabrication, il nécessite de grandes quantités d’eau et de granulats, notamment du sable, une ressource qui tend à se raréfier dans certaines zones du monde, provoquant des catastrophes environnementales. Par ailleurs, dans les villes, le tout béton amplifie le phénomène d’îlot de chaleur.

Même s’il paraît utopique et irréaliste de renoncer au béton, il est toutefois indispensable d’en limiter son utilisation et d’encourager d’autres matériaux naturels, durables et locaux. Durant des millénaires, le bois, le chanvre, la paille, la terre crue et les briques cuites, pour ne citer qu’eux, étaient légion. Aujourd’hui, ils ont quasiment été évincés par le béton.

Issus d’une source renouvelable, ces matériaux naturels présentent de nombreux avantages. Ils sont, entre autres, recyclables, non toxiques pour l’écosystème et les êtres vivants et présentent un faible impact sur l’environnement.

Par ce postulat, je demande à la Municipalité d’adopter le principe d’exemplarité pour les bâtiments lui appartenant. Ce principe vise à privilégier la rénovation des bâtiments plutôt que leur démolition, à promouvoir l’utilisation de matériaux naturels, durables et locaux et enfin à prendre des mesures rationnelles pour éliminer et recycler les déchets de chantier.

D’autre part, je souhaite que le futur Plan directeur communal et le futur Règlement du Plan d’affectation d’Epalinges, actuellement à l’étude, favorisent l’utilisation des matériaux naturels, durables, locaux, recyclés et recyclables lors des nouvelles constructions, des rénovations de bâtiments et d’ouvrages d’art. Dans ces deux plans, j’invite la Municipalité à réfléchir à des mesures concrètes d’encouragement qui peuvent, par exemple, se traduire par l’attribution d’un bonus de droits à bâtir dans le calcul des coefficients d’occupation ou d’utilisation du sol pour les bâtiments neufs ou rénovés. Cela peut aussi être une incitation à utiliser un certain pourcentage de matériaux naturels et locaux lors de rénovations ou de constructions de bâtiments.

Face à la croissance démographique dans le canton de Vaud en général et dans notre commune en particulier, face aux projets urbanistiques qui foisonnent un peu partout, nous devons placer la question des matériaux de construction au centre de nos réflexions. Les ressources naturelles ne sont pas inépuisables. Il est aujourd’hui de notre responsabilité, vis-à-vis des générations futures, d’encourager toutes solutions qui visent à réduire les émissions de CO2 et les impacts sur notre environnement.

Par ce postulat, je demande à ce que la Municipalité engage une politique proactive en matière de matériaux naturels, durables et locaux dans notre commune. Je vous invite à soutenir ce postulat et vous remercie de votre attention

Marisa Dürst, Epalinges, le 21 septembre 2021