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Monsieur Le Président, Mesdames et Messieurs les Municipaux·ales, chers et chères collègues et public,
D’après de nombreuses études, la végétalisation des toitures plates ou légèrement pentues est une évidence. Elle permet une meilleure isolation des étages supérieurs, avec des économies d’énergie en périodes froide et chaude. Bien que plus chère à la pose (entre 5 et 20%), sa durée de vie est d’environ 40 ans. C’est le double d’une toiture en gravier ou bitume car la couche végétale absorbe la chaleur qui nuit aux joints d’isolation sur une installation minérale et, dans le même temps, abaisse la température d’environ 1.5° dans la périphérie du toit.
De même, la végétation absorbe une partie de la pollution sonore ainsi qu’une quantité non-négligeable des métaux lourds et autres pesticides présents dans les eaux de pluies.
C’est une démarche éminemment écologique. La présence de différentes essences sur un toit amène
un microcosme (oiseaux, insectes et papillons notamment) qui permet de conserver une biodiversité importante pour le développement de la nature environnante. Elle contribue aussi à une esthétique plus harmonieuse que la « mer minérale » offerte actuellement à la vue depuis certains endroits de la commune.
Importante en cas de fortes intempéries, la toiture végétalisée agit par ailleurs comme une éponge et retient les eaux de pluie. Ce qui évite une surcharge des égouts et un excès d’eaux claires durant ces
épisodes, atténuant ainsi le risque d’inondation.
La végétalisation des toitures permet en outre de lutter contre les îlots de chaleur en ville, et s’inscrirait, à Montreux, dans la pleine logique du postulat d’Anne Saito adopté il y a quelques mois par notre Conseil.
Enfin, il est important de noter que l’on peut coupler les toitures végétalisées à des panneaux solaires, en augmentant ainsi le rendement de ces panneaux de 6 à 8% grâce à la couche de verdure.
Plusieurs villes ont saisi cette opportunité. La Ville de Lausanne, par exemple, soutient ainsi financièrement depuis 2015 les privés qui décident de végétaliser leurs toitures lors de travaux de rénovation ou lors de nouvelles constructions. Un certain montant est octroyé par année, et les
demandes sont traitées par ordre d’arrivée, jusqu’à épuisement du montant dédié.
Je demande à la Municipalité d’adopter une démarche similaire à Montreux et de proposer à notre Conseil un projet de subvention pour la réalisation d’une toiture végétalisée au moment de la rénovation ou de la construction d’un bâtiment.
Béatrice Tisserand
Références:
https://www.hesge.ch/hepia/laboratoire/laboratoire-toitures-vegetalisees
https://www.lausanne.ch/vie-pratique/nature/la-nature-et-vous/bonnes-pratiques-conseils-nature/toitures-vegetalisees.html