Aussi durable que possible et aussi soutenue que nécessaire

Postulat

Mesdames les Conseillères et Messieurs les Conseillers communaux,
Madame la Municipale, Messieurs les Municipaux,
Nous venons de traverser quatre mois de crise inattendue et sans précédent. Outre la crise sanitaire, c’est quasiment l’ensemble du fonctionnement de notre société qui en a pris un coup. Pour beaucoup, le ralentissement économique que la COVID-19 a provoqué, a augmenté la précarité, la perte d’emploi ou la faillite. Malheureusement, ces effets n’en sont qu’à leur début, les incertitudes financières dureront encore de
nombreux mois pour bon nombre de Suisses/ Suissesses et habitant.e.s de notre pays, sans parler de l’échelle mondiale.
Néanmoins, nous avons vu apparaître une solidarité et une bienveillance nouvelle entre les individus qu’il est bon de souligner et de souhaiter qu’elles perdurent, y compris dans la manière de «consommer».
En effet, le semi-confinement a permis à un grand nombre d’entre-nous de réfléchir au système économique dans lequel nous vivons et à s’essayer aux nombreux et créatifs systèmes de circuits courts. Le succès immédiat et durable durant la crise de la plateforme de soutient et d’achat « de bons de consommation » DireQt en faveur de nombreux.ses indépendant.e.s romand.e.s et le véritable boom de la demande en produits alimentaires de proximité en sont bel et bien quelques preuves. L’invitation aux vacances en Suisse, certes à défaut (pour certain.e.s) de pouvoir voyager plus
loin, permettra également, peut-on l’espérer, de favoriser une manière plus «slow» et locale de dépenser son argent, afin de relancer l’économie globale de notre pays.
Bref, la crise que nous venons de vivre rappelle l’importance d’avoir une économie locale forte, résiliente et résistante aux prochains chocs, particulièrement dans le cadre de la crise climatique à laquelle nous faisons face.
Renforcer ce tissu économique de proximité :
Bien que les marchés aient dû fermer dans nos villes, nos argiculteur.rice.s et paysan.ne.s vaudois.ses ont vu leurs ventes directes (et donc leur chiffre d’affaire) très fortement augmenter 1 et les habitudes de consommation (achats à la ferme, livraison de paniers de légumes, épicerie de produits locaux, achats groupés et partagés, coopératives alimentaires ou ferme participative) sont devenus de nouvelles normes. A l’opposé, la délocalisation de la production de matériel médical (par ex.) ou de
certains produits de première nécessité ont créé des pénuries et/ou des hausses de prix non compatibles avec les besoins et les moyens financiers qu’une telle crise a provoqués.
Promouvoir les circuits courts signifie :
o réduire les distances d’acheminement des produits et en améliorer la
disponibilité,
o encourager une agriculture et/ou production et transformation locale,
o favoriser des emplois locaux (qui, eux-mêmes, consomment et dépensent
localement, améliorant ainsi la circulation financière),
o aider les indépendant.e.s touché.e.s par la crise, renforcer les finances des
commerces et services de proximité,
o améliorer la traçabilité et le respect des normes environnementales,
o renforcer les liens entre agriculteur.rice.s et/ou producteur.rice.s et
consommateur.trices,
o revaloriser et mettre en avant la/les personne.s et le travail qui se cachent
« derrière » un produit,
o permettre aussi aux producteur.rice.s et indépendant.e.s de mieux tirer parti de la valeur ajoutée sur leurs produits.
Dès lors, ce postulat demande à la Municipalité d’étudier les outils pour promouvoir et développer les circuits courts, l’économie de proximité et/ou solidaire, de manière plus proche des besoins réels et actuels de la population de sa commune. Cette étude devra se faire en collaboration avec les acteurs locaux concernés (producteur.rice.s, indépendant.e.s, sociétés, entreprises, associations, commerces, etc..) ainsi que les associations intercommunales et régionales.
Le groupe de Vert.e.s propose à la Municipalité de Prilly d’étudier les réflexions suivantes :
Agriculture et alimentation de proximité :

  • Informer régulièrement la population (Prilly’hérault et/ou tout ménage et/ou post sur les RS) quant aux divers marchés, aux points de vente directe (à la ferme ou épiceries) et aux producteur.rice.s de la région livrant à domicile (paniers, groupements d’achat, coopératives alimentaires notamment)
  • Promouvoir, soutenir ou mettre en place des lieux de collectes pour des livraisons groupées de produits locaux (paniers par ex.). S’associer avec des agriculteur.rice.s et producteur.rice.s locaux pour mettre en place une telle offre à Prilly.
  • Repenser la tenue des marchés les vendredi matin à Prilly, notamment vis-à-vis des questions de fréquentation, horaires (durant les heures de bureau!) lieu, choix de stands et « ambiance » actuels. Inclure la population dans cette démarche pour mieux connaître ses attentes.
  • Soutenir les projets des sociétés, entreprises, commerces ou associations locales ayant pour but de favoriser les circuits courts et/ou l’agriculture locale.
  • Proposer et promouvoir l’utilisation des produits de la région, ainsi que la mise en valeur de leurs producteur.rice.s, lors de réceptions officielles organisées par la commune, mais aussi auprès des sociétés locales organisant toute manifestation public sur le territoire communal.
  • Apporter des soutiens et offrir des conditions favorables afin de favoriser l’implantation, le démarrage et le développement d’initiatives d’agriculture contractuelle de proximité (type AMAP, « paniers », associations d’agriculture urbaine, etc..)
  • Encourager et soutenir la transformation et distribution de produits de la région.

Economie, solidarité et commerces de proximité :

  • Prévoir un numéro de Prilly’hérault et/ou des posts sur les réseaux sociaux de la ville dans lesquels seront mis en vitrine les commerces de proximité et les indépendant.e.s prilléran.ne.s qui le souhaiteraient (pas simplement de la publicité mais une vraie présentation).
  • Etudier l’opportunité, en collaboration avec les producteur.rice.s et
  • indépendant.e.s de la commune et/ou de la région, de permettre la tenue d’un ou plusieurs stands de présentation/vente sur le domaine communal (par ex. le soir, à l’heure des pendulaires).
  • Promouvoir la mise en place de « troc de biens et services » ou « bon
  • procédé », selon le principe de solidarité.
  • Promouvoir auprès des commerces locaux (et habitants) le système de «Bons suspendus», pour que les personnes précarisées puissent bénéficier à prix réduits des produits/services se trouvant sur la commune, selon le principe de solidarité.
  • Promouvoir auprès des commerces et indépendants de Prilly les monnaies
  • locales (le Léman et éventuellement l’Epi) pour favoriser l’économie circulaire localisée.
  • Réfléchir à l’offre de « bons d’achats » à utiliser auprès des petits
  • commerces/indépendant.e.s de la commune, à disposition des habitant.e.s (à tout le monde ou aux plus nécessiteux).
  • Réfléchir à la mise en vente de « bons d’achat/soutien » aux commerces et indépendant.e.s de notre commune (à l’image de ce que pouvait proposer DireQt, bien qu’à plus petite échelle) afin de faire des promesses de vente certainement bienvenues pour ceux-ci.
  • Collaborer avec les collectivités voisines et les instances régionales pour développer des offres communes que ce soit pour la consommation alimentaire, de biens et services et de loisirs.
  • Favoriser l’appel aux commerces et indépendant.e.s de Prilly lors de
  • l’organisation de réceptions officielles organisées par la commune, mais aussi auprès des sociétés locales organisant toute manifestation public sur le territoire communal.

En vous remerciant pour votre attention.
Magali Russbach
1 D’au moins 30 à 40 % en moyenne sur les trois mois de semi-confinement, selon mes contacts professionnels dans le milieu de l’agriculture biologique local.