Une interpellation déposée en mai 2020 (« Plan lumière et pollution lumineuse ») a reçu une réponse de la Municipalité en novembre 2020. Il y était précisé que l’amélioration de l’éclairage public suivait son cours avec 4 grandes étapes à un horizon de 10 à 20 ans. La taxe sur la consommation électrique devait permettre une accélération du processus. Par ailleurs, l’interpellation évoquait la pollution due aux enseignes lumineuses, et la réponse annonçait des discussions avec le Centre commercial d’Ecublens, ainsi qu’une révision possible du Règlement sur les procédés de réclame.

Depuis lors, nous n’avons aucune nouvelle, et il nous semble que l’avancement des travaux d’amélioration de l’éclairage public est très lent. Par ailleurs, le contexte actuel de pénurie possible d’électricité dans un avenir proche nous incite à intervenir pour que l’amélioration de l’éclairage public soit plus rapide. Le dernier rapport de gestion de la Municipalité (couvrant l’année 2021), en page 145, montre que si la proportion des éclairages LED augmente quelque peu, celle des éclairages LED dynamique est stationnaire et toujours très faible.

À noter encore que la commune a un devoir d’exemplarité vis-à-vis des autres partenaires.

Dans cette optique, deux problématiques distinctes doivent être considérées: la pollution lumineuse et la consommation d’électricité.

A. Pollution lumineuse

Pour l’éclairage public, la diminution de la pollution lumineuse et l’amélioration du confort visuel des usagers passe par les mesures suivantes:

  • améliorer les sources lumineuses, notamment quant à l’indice de rendu des couleurs (éviter les sources monochromatiques, éviter les couleurs trop « froides »);
  • mieux focaliser le faisceau lumineux vers l’endroit à éclairer (pour un éclairage routier, il faut éclairer la route et ses abords immédiats, et éviter un éclairage sur 180 degrés);
  • là où cela est possible, par exemple pour les chemins piétons, prévoir des capteurs de présence qui allument les luminaires à proximité (et uniquement eux), lorsqu’une personne marche sur le chemin;
  • éventuellement, envisager une extinction complète durant le milieu de la nuit (minuit à 6 heures), sauf aux endroits sécurisés (passages piétons notamment), comme l’ont décidé un certain nombre de communes du canton de Neuchâtel. Une alternative possible, un peu moins énergique, est un abaissement significatif de l’éclairage sur l’ensemble de la commune, durant le milieu de la nuit (mais encore faut-il que les luminaires le permettent).

Le rapport de la COGES sur l’année 2015 montrait divers points faibles de l’éclairage public communal, notamment des luminaires pas assez focalisés sur les grands axes routiers (route de Vallaire), un éclairage insuffisant de certains passages piétons, ou des giratoires sur la RC1 dangereux pour les cyclistes. A notre connaissance, certains de ces points faibles ont été corrigés (par exemple les giratoires sur la RC1), mais pas tous (focalisation de l’éclairage sur les axes routiers).

Une autre source de pollution lumineuse est représentée par les enseignes commerciales. Des éclairages nocturnes totalement inutiles avaient été mis en évidence, notamment au Centre commercial d’Ecublens. Il serait utile de faire mieux respecter la réglementation communale existante (Réglement sur les procédés de réclame), voire de la compléter si nécessaire, afin d’éliminer les sources de pollution lumineuse dont on peut facilement se passer. Avec l’avantage, pour les entreprises concernées, de voir leur consommation d’électricité diminuer.

QUESTIONS A LA MUNICIPALITE:

  1. Où en est-on avec l’amélioration des luminaires, selon le Plan lumière de 2016 ?
  2. Quand l’ensemble des luminaires de la commune sera-t-il gérable à distance, de manière à pouvoir introduire sans difficulté des programmes de réductions suivant l’horaire et suivant la demande (capteur de présence), selon les principes d’une « Smart City » ? L’engagement que « en 2023, tous les luminaires qui ne sont pas encore équipés de la technologie LED seront remplacés en un seul lot et seront équipés de télégestion » sera-t-il tenu ? (PV séance du 24 juin 2022, page 11, réponse de M. Germain Schaffner à une question de M. Anton Gaillard)
  3. Le SIE est responsable de l’entretien de l’éclairage public à Ecublens. Le SIE est-il également responsable des développements de l’éclairage public, ou est-ce que la commune s’en charge, éventuellement en les sous-traitant auprès de prestataires extérieurs ? Au cas où le SIE se charge d’une part ou de l’ensemble du développement, la Municipalité est-elle satisfaite de ses prestations ?
  4. Comment la Municipalité envisage-t-elle d’amender le Règlement communal sur les procédés de réclame pour faire réduire fortement la publicité lumineuse durant la nuit (typiquement de minuit à 6 heures) ? Et quels ont été les résultats des discussions avec le Centre commercial d’Ecublens ?

B. Consommation d’électricité

La problématique concerne ici uniquement la commune, car les privés (personnes et entreprises) sont libres de consommer, même si cette consommation est visiblement exagérée. Nous nous concentrons donc essentiellement sur l’éclairage public, même si l’éclairage (interne) de certains bâtiments communaux pourrait être amélioré.

Au vu de la hausse des tarifs de l’électricité, l’incitation est forte de parvenir à en diminuer la consommation. Certaines des mesures de lutte contre la pollution lumineuse concourent également à réduire la consommation, comme par exemple une meilleure focalisation de l’éclairage ou l’introduction d’un éclairage dynamique. Dans le rapport de gestion de la Municipalité mentionné précédemment, on constate une légère réduction (de 520 MWh en 2017 à 480 MWh en 2021, en chiffres approximatifs). Nous espérons que cette descente se poursuivra, et surtout qu’elle s’accélérera fortement !

QUESTIONS A LA MUNICIPALITE

5. Quelles mesures la Municipalité entend-elle prendre pour une réduction plus rapide de la consommation d’électricité due à l’éclairage public ?

6. En particulier, la Municipalité envisage-t-elle une extinction complète durant le milieu de la nuit (minuit à 6 heures), sauf aux endroits sécurisés (passages piétons notamment) ? Et si oui, sur quels axes routiers ou chemins cette mesure pourrait-elle être prise ?

Nicolas Morel, 26 septembre 2022