J’ai parfois la singulière impression que les Verts irritent. Que ce soit au Conseil communal ou dans des discussions entre amis ou collègues, c’est un peu comme si on voulait bien des écologistes pour la bonne conscience et nettement moins pour les propositions.

Lesquelles sont d’ailleurs souvent rangées dans quelque tiroir étiqueté «pas réaliste», «trop contraignant», «on ne peut quand même pas revenir en arrière», de trop ceci et pas assez cela. De plus – argument ultime – tout le monde est désormais d’accord pour défendre l’environnement et protéger ce qui nous reste de nature.

Et pourtant.

Au même titre qu’il n’a pas suffi d’inscrire l’égalité hommes-femmes dans la Constitution fédérale pour réaliser l’égalité des salaires à travail égal (et qu’on en est loin encore), «tenir compte» de l’environnement est insuffisant si, à terme, cela ne débouche pas sur des mesures concrètes.

Que ce soit au plan de la mobilité, de la préservation d’espaces naturels, d’alternatives énergétiques, d’urbanisme et, finalement, de tout ce qui contribue à la notion « qualité de vie».

Dans ces domaines–et bien d’autres–qui mieux que les Vert-e-s sont à même d’avancer, formuler et porter des propositions ? Et tant pis si ça se fait parfois avec quelque(s) grincement(s), l’enjeu, notre environnement direct, aujourd’hui et demain, en vaut la peine.

Ruth Pfeiffer
Conseillère communale
R.Pfeiffer