Le postulat suivant a été accepté sans opposition par le Conseil Communal et transmis à la Municipalité pendant la séance du 7 octebre 2021.

Selon une étude scientifique analysant des données suisses[1], à laquelle a notamment collaboré le Professeur Manuel Diezi du CHUV et dont les résultats ont été corroborés par d’autres travaux[2], les infrastructures de transports, et notamment les autoroutes, ont un impact délétère sur la santé des riverains, incluant en particulier un risque accru de leucémie pour les enfants vivant à proximité, du fait d’une exposition plus importante à des polluants cancérigènes liés à la circulation routière.

Cette situation concerne directement Chavannes, territoire coupé en deux par l’autoroute et dont deux bâtiments scolaires (Planta et Concorde) se situent à environ 100m de l’axe autoroutier. Plus largement tout le district de l’Ouest lausannois est touché.

 

Afin d’assurer la santé des enfants de Chavannes et de l’Ouest lausannois, un assainissement de la situation paraît nécessaire et urgent.

 

En conséquence, nous demandons à la Municipalité :

  • de demander au médecin cantonal de fournir des données relatives au taux de prévalence des maladies évoquées dans cette études chez les habitant.es de l’Ouest lausannois, comparativement à ceux d’une population vivant loin des axes autoroutiers ;
  • de demander que des mesures de qualité de l’air, intégrant les particules fines, soient réalisées sans délai dans les préau de tous les bâtiments scolaires chavannois et qu’un monitoring des polluants sur une année soit entrepris dans ces cours d’école ;
  • d’intervenir auprès des autres Communes de l’Ouest, du SDOL, du Canton et de la Confédération pour demander que la question de la santé publique soit mise au centre des réflexions sur la mobilité, et qu’un abaissement à 60 km/h de la vitesse sur l’A1a (que permettrait une requalification en route nationale de catégorie 3), soit envisagé, ce qui permettrait de diminuer de manière importante la pollution atmosphérique et ses conséquences sur la santé.
  • d’étudier les conséquences sur la qualité de l’air d’une couverture de l’autoroute, entre la Route de la Maladière et l’Avenue du Tir Fédéral, comme le demande déjà la motion 139 déposée le 14 mars 2019, sans réponse à ce jour.

 

Chavannes, le 31 août 2021

Bertrand de Rham, Conseiller Communal vert

[1] Spycher, B.D., Feller, M., Röösli, M. et al., Childhood cancer and residential exposure to highways: a nationwide cohort study. European Journal of Epidemiology 30, 1263–1275 (2015), https://doi.org/10.1007/s10654-015-0091-9.  Cette étude conclut que « les enfants habitant à moins de 100 m de l’autoroute avaient plus de risque (RR 1,57 IC95% 1,09-2,25) de développer une leucémie, notamment une LAL < leucémie aiguë lymphoblastique > (1,64 IC95% 1,10-2,43) que ceux à 500 m ou plus. Ce risque était accru chez les moins de 5 ans (RR 1,92 IC95% 1,22-3,04 pour leucémie, et, 1,94 IC95% 1,18-3,20 pour LAL). Le risque de survenue de cancer (tous types confondus) était plus important chez les enfants de moins de 5 ans vivants à moins de 100m d’une autoroute (RR 1,54 IC95% 1,13-2,11). Aucune association significative n’est trouvée chez les plus âgés. Parmi les enfants vivant à moins de 500 m d’une route, le risque de survenue de lymphomes (RR 1,14 IC95% 1,04-1,25) augmente de façon significative avec le nombre de voitures (pour 10 000 véhicules additionnels/jour). »

[2] Voir par exemple Houot J., Marquant M., Goujon S. et al., Residential Proximity to Heavy-Traffic Roads, Benzene Exposure, and Childhood Leukemia — The GEOCAP Study, 2002–2007, American Journal of Epidemiology Volume 182, Issue 8, 15 October 2015, Pages 685–693, https://doi.org/10.1093/aje/kwv111. Cette étude conclut que « la fréquence des LAM* < leucémie aiguë myéloïde > est 30 % plus élevée chez les enfants habitant dans un rayon inférieur à 150 m des routes à fort trafic et lorsque la longueur cumulée des tronçons routiers dans ce rayon dépasse 256 m (OR* 1,3 IC95%* 1,0-1,8). »