newsletter mai 2016
«Belles élections communales pour les Verts »
Si l’on écoutait les «informations» de la Première le soir du 28 février, on pouvait se laisser abuser par un journaliste peu sérieux, qui annonçait un succès du PLR (libéraux-radicaux). La lecture de 24 Heures le lendemain reflétait la même tendance. Or, un examen même à première vue montre autre chose. Maintenant que la plupart des communes ont terminé le processus électoral et connaissent leur syndic, voire la répartition des dicastères, il est temps de tirer un bilan.
Tout d’abord, pour ledit PLR, tant la perte d’un siège à la municipalité de Renens que le recul du centre-droit à celle de Morges, tout comme la non-obtention d’un second à Lausanne et le renversement de majorité à Prilly, à Écublens et à Moudon, constituent des revers importants, que seule la reprise de la majorité à la municipalité de Nyon vient un peu adoucir. Au surplus, c’est la stabilité qui domine. Du côté des Verts, le retour programmé de la syndicature de Lausanne dans le giron socialiste, à l’occasion du départ de Daniel Brélaz, s’accompagne de la magnifique obtention de celle de Vevey par Elina Leimgruber, tandis que Maurice Mischler, à Épalinges, membre du comité de la section Tasson, et Fabrice De Icco, à Romainmotier, sont reconduits dans la même fonction. Le siège municipal perdu à Nyon par Olivier Mayor récompense mal le travail de ce Vert, qui reste par ailleurs député, et nous ne parvenons pas à conserver le siège pulliéran occupé par Daniel Margot; mais, sans même parler des personnes réélues, le nombre de nouveaux municipaux de notre mouvement montrent que nous progressons: Natacha Litzistorf (qui succède à cette place à Daniel Brélaz), Maurizio Mattia à Prilly, Carmen Tanner à Yverdon-les-Bains (qui y succède à Marianne Savary), Luis de Souza à Orbe, Felix Stürner à Moudon, Killian Duggan à Lutry et Alain Dériaz à Ollon. À Échallens, la présidente de notre section, certes pas élue, obtient néanmoins un bon résultat, prometteur pour l’avenir.
Dans les vingt-deux communes où les Verts avaient leur propre liste au législatif, abstraction donc faite des endroits où ils étaient présents ensemble avec d’autres formations, il y en a six où ils dépassent 15 % (Lausanne, Nyon, Savigny, Blonay, Aigle et Orbe, sept où ils se situent entre 13 et 15 %, cinq où ils sont entre 10 et 13 % et seulement quatre où ils n’atteignent pas 10 %. Hormis Lutry, on n’enregistre aucun recul de plus de 1,5 % et maintes avancées spectaculaires, en particulier à Orbe (+ 6 %), fruit sans doute d’un gros travail référendaire sur un plan d’aménagement; dans quatre conseils communaux, il s’agit d’une première apparition, avec 16,5 % à Savigny, 16 % à Blonay, 7 % à Villeneuve et à Corsier-sur-Vevey.
La tendance est réjouissante. Il faudra continuer ce travail de fond pour la confirmer lors de l’élection du Grand conseil du printemps 2017, qui concerne la section Tasson à un double titre: dans le district du Gros-de-Vaud et dans le sous-arrondissement de Romanel-sur- Lausanne, dont nos députés actuels sont Michel Collet, de Penthalaz, et Catherine Roulet, du Mont-sur-Lausanne. Les listes se construiront cet automne.
Luc Recordon, municipal (réélu) à Jouxtens-Mézery, ancien conseiller aux États
Tout d’abord, pour ledit PLR, tant la perte d’un siège à la municipalité de Renens que le recul du centre-droit à celle de Morges, tout comme la non-obtention d’un second à Lausanne et le renversement de majorité à Prilly, à Écublens et à Moudon, constituent des revers importants, que seule la reprise de la majorité à la municipalité de Nyon vient un peu adoucir. Au surplus, c’est la stabilité qui domine. Du côté des Verts, le retour programmé de la syndicature de Lausanne dans le giron socialiste, à l’occasion du départ de Daniel Brélaz, s’accompagne de la magnifique obtention de celle de Vevey par Elina Leimgruber, tandis que Maurice Mischler, à Épalinges, membre du comité de la section Tasson, et Fabrice De Icco, à Romainmotier, sont reconduits dans la même fonction. Le siège municipal perdu à Nyon par Olivier Mayor récompense mal le travail de ce Vert, qui reste par ailleurs député, et nous ne parvenons pas à conserver le siège pulliéran occupé par Daniel Margot; mais, sans même parler des personnes réélues, le nombre de nouveaux municipaux de notre mouvement montrent que nous progressons: Natacha Litzistorf (qui succède à cette place à Daniel Brélaz), Maurizio Mattia à Prilly, Carmen Tanner à Yverdon-les-Bains (qui y succède à Marianne Savary), Luis de Souza à Orbe, Felix Stürner à Moudon, Killian Duggan à Lutry et Alain Dériaz à Ollon. À Échallens, la présidente de notre section, certes pas élue, obtient néanmoins un bon résultat, prometteur pour l’avenir.
Dans les vingt-deux communes où les Verts avaient leur propre liste au législatif, abstraction donc faite des endroits où ils étaient présents ensemble avec d’autres formations, il y en a six où ils dépassent 15 % (Lausanne, Nyon, Savigny, Blonay, Aigle et Orbe, sept où ils se situent entre 13 et 15 %, cinq où ils sont entre 10 et 13 % et seulement quatre où ils n’atteignent pas 10 %. Hormis Lutry, on n’enregistre aucun recul de plus de 1,5 % et maintes avancées spectaculaires, en particulier à Orbe (+ 6 %), fruit sans doute d’un gros travail référendaire sur un plan d’aménagement; dans quatre conseils communaux, il s’agit d’une première apparition, avec 16,5 % à Savigny, 16 % à Blonay, 7 % à Villeneuve et à Corsier-sur-Vevey.
La tendance est réjouissante. Il faudra continuer ce travail de fond pour la confirmer lors de l’élection du Grand conseil du printemps 2017, qui concerne la section Tasson à un double titre: dans le district du Gros-de-Vaud et dans le sous-arrondissement de Romanel-sur- Lausanne, dont nos députés actuels sont Michel Collet, de Penthalaz, et Catherine Roulet, du Mont-sur-Lausanne. Les listes se construiront cet automne.
Luc Recordon, municipal (réélu) à Jouxtens-Mézery, ancien conseiller aux États
Inscrit désormais dans la Constitution, le diagnostic préimplantatoire (DPI) doit encore être appliqué par la loi
À un an d’intervalle, nous aurons voté deux fois sur cet objet: le 14 juin 2015 le principe a été largement accepté, le 5 juin 2016 il nous faut confirmer la loi (LPMA) qui le met en œuvre, contestée par un référendum.
Les arguments ne diffèrent pas beaucoup d’une fois à l’autre. Rappelons que le DPI concerne à peine 2 % des grossesses, soit lorsque des couples ne pouvant que passer par la fécondation in vitro voudront – ce qui est interdit en Suisse jusqu’ici – s’assurer de ce que l’embryon à implanter dans l’utérus de la future mère ne soit pas affecté d’une anomalie grave d’origine génétique. Cela évitera tant le risque d’une fausse couche résultant de cette anomalie qu’un avortement si le handicap est détecté après quelques semaines et que le couple en question estime ne pouvoir assumer une naissance dans ce cas.
La loi que le peuple doit approuver est très prudente. Elle limite le nombre d’embryons pouvant être développés, testés puis implantés au strict nécessaire pour que l’on ait de bonnes chances de conduire à une grossesse non problématique. Les risques que les médecins seront autorisés à évaluer ne concernent que des situations bien définies et impliquant de lourds handicaps; rien à voir avec des questions frivoles telles que la couleur des yeux ou les aptitudes sportives. Impossible donc sur cette base de dévoyer le but légal, très honorable et humain, pour tomber dans l’eugénisme.
Une crainte invoquée par bon nombre des référendaires réside dans la diminution du nombre de handicapés au point que les seuls à rester dans cette situation soient d’autant plus isolés, voire exclus. Ce souci est cependant infondé: le très petit pourcentage de handicaps concernés est déjà un indice, mais surtout on peut raisonnablement estimer que les parents qui renonceront à avoir un enfant handicapé sur la base du DPI le feraient sinon en recourant à un avortement, avec de bien plus grandes souffrances. J’affirme même au contraire que d’avoir une loi comme celle qui nous est ici soumise est une reconnaissance de la gravité des difficultés auxquelles sont confrontées les personnes directement touchées par un pareil handicap et leurs proches; c’est un motif accru de marquer aux enfants qui, malgré le DPI, en seront toujours atteints une solidarité au moins aussi forte qu’aujourd’hui. Il y aura lieu de s’en souvenir quand de nouvelles discussions auront lieu notamment sur les prestations de l’assurance-invalidité.
Pour l’instant, il importe de dire de nouveau un oui net à une loi qui réserve aux personnes concernées et à elles seules un choix en tout connaissance de cause dans un domaine aussi délicat qu’intime.
Luc Recordon, ancien conseiller aux États
À un an d’intervalle, nous aurons voté deux fois sur cet objet: le 14 juin 2015 le principe a été largement accepté, le 5 juin 2016 il nous faut confirmer la loi (LPMA) qui le met en œuvre, contestée par un référendum.
Les arguments ne diffèrent pas beaucoup d’une fois à l’autre. Rappelons que le DPI concerne à peine 2 % des grossesses, soit lorsque des couples ne pouvant que passer par la fécondation in vitro voudront – ce qui est interdit en Suisse jusqu’ici – s’assurer de ce que l’embryon à implanter dans l’utérus de la future mère ne soit pas affecté d’une anomalie grave d’origine génétique. Cela évitera tant le risque d’une fausse couche résultant de cette anomalie qu’un avortement si le handicap est détecté après quelques semaines et que le couple en question estime ne pouvoir assumer une naissance dans ce cas.
La loi que le peuple doit approuver est très prudente. Elle limite le nombre d’embryons pouvant être développés, testés puis implantés au strict nécessaire pour que l’on ait de bonnes chances de conduire à une grossesse non problématique. Les risques que les médecins seront autorisés à évaluer ne concernent que des situations bien définies et impliquant de lourds handicaps; rien à voir avec des questions frivoles telles que la couleur des yeux ou les aptitudes sportives. Impossible donc sur cette base de dévoyer le but légal, très honorable et humain, pour tomber dans l’eugénisme.
Une crainte invoquée par bon nombre des référendaires réside dans la diminution du nombre de handicapés au point que les seuls à rester dans cette situation soient d’autant plus isolés, voire exclus. Ce souci est cependant infondé: le très petit pourcentage de handicaps concernés est déjà un indice, mais surtout on peut raisonnablement estimer que les parents qui renonceront à avoir un enfant handicapé sur la base du DPI le feraient sinon en recourant à un avortement, avec de bien plus grandes souffrances. J’affirme même au contraire que d’avoir une loi comme celle qui nous est ici soumise est une reconnaissance de la gravité des difficultés auxquelles sont confrontées les personnes directement touchées par un pareil handicap et leurs proches; c’est un motif accru de marquer aux enfants qui, malgré le DPI, en seront toujours atteints une solidarité au moins aussi forte qu’aujourd’hui. Il y aura lieu de s’en souvenir quand de nouvelles discussions auront lieu notamment sur les prestations de l’assurance-invalidité.
Pour l’instant, il importe de dire de nouveau un oui net à une loi qui réserve aux personnes concernées et à elles seules un choix en tout connaissance de cause dans un domaine aussi délicat qu’intime.
Luc Recordon, ancien conseiller aux États
Une initiative au goût de bouchon
Toute personne écoutant de temps en temps la radio partagera ce constat : les annonces de bouchons sur les routes et autoroutes suisses sont toujours plus nombreuses, et il est presque impossible d’écouter un « inforoute » le matin ou en fin d’après-midi sans entendre parler d’importantes surcharges de trafic aux alentours des agglomérations, mais aussi de plus en plus dans des zones périurbaines, voire rurales.
Partant de ce constat, le lobby routier « AutoSuisse », appuyé par quelques politiciens bourgeois, a lancé une initiative au nom trompeur : « pour un financement équitable des transports ». Avec ce texte, les initiants souhaitent affecter l’entier des recettes provenant de l’impôt sur les carburants à la construction routière, alors qu’aujourd’hui seule la moitié de la somme collectée est dédiée à cette tâche, le reste finissant dans le « pot commun » de la Confédération.
À nous les autoroutes à six voies, les routes de contournement à foison, et donc le rêve américain et la fin des bouchons ?
Eh bien figurez vous que non !
De très nombreuses études et exemples piochés de par le Monde montrent qu’augmenter la capacité routière ne fait à terme qu’augmenter le nombre de voitures en circulation, et donc le trafic. Quelques mois ou années plus tard, on se retrouve donc avec tout autant, si ce n’est plus de bouchons. Cet état de fait a été modélisé par un mathématicien allemand qui lui a donné son nom : « Le paradoxe de Braess »1. L’exemple le plus parlant est sans doute celui de la « Katy Freeway », plus grande autoroute du Monde, servant de contournement à la ville texane de Houston. Afin de venir à bout des bouchons, les autorités ont décidé d’agrandir cette autoroute, la portant à 26 (oui, vous lisez bien, 26) voies. Inaugurée en 2008, elle est aujourd’hui totalement saturée, avec des embouteillages plus longs qu’auparavant.2
Pourquoi donc ? Tout simplement car en construisant de nouvelles routes on incite les gens à prendre leur voiture, à délaisser les transports en commun et à s’installer toujours plus loin de leur lieu de travail. C’est donc un peu l’histoire du serpent qui se mord la queue…
Pour venir à bout du trafic routier, il faut proposer des alternatives aux automobilistes : améliorer les transports en commun et les garder à des prix abordables, développer le télétravail et les horaires cadencés, densifier les centres urbains pour permettre à qui le souhaite d’habiter plus près de son lieu de travail etc. Il n’y a bien entendu pas de solution miracle, mais tout un tas de mesures à mettre en place, et qui combinées portent leurs fruits.
1 Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Braess
2 Pour en savoir là encore davantage : http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/06/plus-large-autoroute-monde- est-deja-bouchee-262729
Partant de ce constat, le lobby routier « AutoSuisse », appuyé par quelques politiciens bourgeois, a lancé une initiative au nom trompeur : « pour un financement équitable des transports ». Avec ce texte, les initiants souhaitent affecter l’entier des recettes provenant de l’impôt sur les carburants à la construction routière, alors qu’aujourd’hui seule la moitié de la somme collectée est dédiée à cette tâche, le reste finissant dans le « pot commun » de la Confédération.
À nous les autoroutes à six voies, les routes de contournement à foison, et donc le rêve américain et la fin des bouchons ?
Eh bien figurez vous que non !
De très nombreuses études et exemples piochés de par le Monde montrent qu’augmenter la capacité routière ne fait à terme qu’augmenter le nombre de voitures en circulation, et donc le trafic. Quelques mois ou années plus tard, on se retrouve donc avec tout autant, si ce n’est plus de bouchons. Cet état de fait a été modélisé par un mathématicien allemand qui lui a donné son nom : « Le paradoxe de Braess »1. L’exemple le plus parlant est sans doute celui de la « Katy Freeway », plus grande autoroute du Monde, servant de contournement à la ville texane de Houston. Afin de venir à bout des bouchons, les autorités ont décidé d’agrandir cette autoroute, la portant à 26 (oui, vous lisez bien, 26) voies. Inaugurée en 2008, elle est aujourd’hui totalement saturée, avec des embouteillages plus longs qu’auparavant.2
Pourquoi donc ? Tout simplement car en construisant de nouvelles routes on incite les gens à prendre leur voiture, à délaisser les transports en commun et à s’installer toujours plus loin de leur lieu de travail. C’est donc un peu l’histoire du serpent qui se mord la queue…
Pour venir à bout du trafic routier, il faut proposer des alternatives aux automobilistes : améliorer les transports en commun et les garder à des prix abordables, développer le télétravail et les horaires cadencés, densifier les centres urbains pour permettre à qui le souhaite d’habiter plus près de son lieu de travail etc. Il n’y a bien entendu pas de solution miracle, mais tout un tas de mesures à mettre en place, et qui combinées portent leurs fruits.
1 Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Braess
2 Pour en savoir là encore davantage : http://rue89.nouvelobs.com/2016/01/06/plus-large-autoroute-monde- est-deja-bouchee-262729
L’inauguration du métro M2 à Lausanne a ainsi permis de faire baisser légèrement le trafic au centre ville de Lausanne, alors que la population locale a fortement augmenté ces dernières années. Pourquoi prendre sa voiture pour aller d’Ouchy à la gare, quand on y est en cinq minutes en métro ?
Tout cela sans compter que l’on continue à investir des sommes importantes en Suisse pour l’amélioration du réseau routier. Personne ne nie en effet l’utilité de la voiture, notamment pour les habitants de zones moins bien desservies par les transports en commun. Cantons, communes et Confédération investissent ainsi chaque année des milliards de francs pour rénover et élargir les routes existantes, et en construire de nouvelles. Depuis 1950, il n’y a eu qu’une seule année, 2005, où les transports publics ont reçu davantage d’argent que la route. Le milliard et demi de francs qui en cas d’acceptation de l’initiative sera retiré chaque année du budget de la Confédération pour financer le goudronnage de terres agricoles va cruellement manquer pour financer d’autres secteurs. Le Département fédéral des finances prévoit ainsi des coupes de 350 millions dans la formation et recherche, 250 millions en mois pour les transports publics, 200 millions en moins pour l’agriculture ou encore 150 millions en moins pour l’aide au développement.
Veut-on donc des routes plus grandes mais tout aussi engorgées, avec moins d’argent pour des secteurs essentiels à notre qualité de vie ?
C’est à cette question qu’il faut répondre le 5 juin prochain. Pour ma part, ce sera résolument NON !
Alberto Mocchi
Soutenir le service public, c’est voter non le 5 juin
Un service public de qualité, facilement accessible et au financement solide est l’une des bases de la cohésion nationale. Cohésion entre régions linguistiques, entre générations, entre villes et campagnes. On pourrait donc légitimement être tenté de vouloir le renforcer, et de voter oui le 5 juin prochain à une initiative qui se dit «En faveur du service public». Derrière cette initiative au titre trompeur, il y a cependant malheureusement de bonnes intentions, mais de très mauvais moyens, qui risquent à terme d’affaiblir le service public, et d’arriver à un résultat contraire à celui escompté.
Comment imaginer en effet un service public de qualité sans investissements, et donc sans financements croisés? Aujourd’hui, certains secteurs d’activité de La Poste ou des CFF génèrent des bénéfices, d’autres non. Si on empêche ces entreprises d’utiliser l’argent gagné d’un côté pour le réinvestir dans un autre domaine moins rentable, on risque fort de
pénaliser les régions périphériques et de voir les prix des prestations prendre l’ascenseur. Des trains bondés et des timbres plus chers, est-ce vraiment cela que nous voulons en guise de service public? Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui les bénéfices réalisés par les entreprises de service public sont reversés à la Confédération, aux cantons et aux communes. Ils ne servent pas à enrichir des hommes d’affaires peu scrupuleux, mais bien à financer la recherche, les aides à l’agriculture ou encore la protection de l’environnement. En 2014, c’est 1,3 milliard de francs qui ont été versés aux collectivités publiques sous forme de distributions de bénéfices et d’impôts sur le bénéfice. Rien que pour 2015, la participation aux bénéfices de Swisscom a rapporté environ 580 millions de francs à la Confédération.
En cette période marquée par une politique d’austérité et des coupes dans de nombreux budgets, une perte de revenus de cette ampleur pour les caisses de l’Etat fédéral serait catas- trophique pour de nombreux secteurs.
Tout cela sans compter que l’on continue à investir des sommes importantes en Suisse pour l’amélioration du réseau routier. Personne ne nie en effet l’utilité de la voiture, notamment pour les habitants de zones moins bien desservies par les transports en commun. Cantons, communes et Confédération investissent ainsi chaque année des milliards de francs pour rénover et élargir les routes existantes, et en construire de nouvelles. Depuis 1950, il n’y a eu qu’une seule année, 2005, où les transports publics ont reçu davantage d’argent que la route. Le milliard et demi de francs qui en cas d’acceptation de l’initiative sera retiré chaque année du budget de la Confédération pour financer le goudronnage de terres agricoles va cruellement manquer pour financer d’autres secteurs. Le Département fédéral des finances prévoit ainsi des coupes de 350 millions dans la formation et recherche, 250 millions en mois pour les transports publics, 200 millions en moins pour l’agriculture ou encore 150 millions en moins pour l’aide au développement.
Veut-on donc des routes plus grandes mais tout aussi engorgées, avec moins d’argent pour des secteurs essentiels à notre qualité de vie ?
C’est à cette question qu’il faut répondre le 5 juin prochain. Pour ma part, ce sera résolument NON !
Alberto Mocchi
Soutenir le service public, c’est voter non le 5 juin
Un service public de qualité, facilement accessible et au financement solide est l’une des bases de la cohésion nationale. Cohésion entre régions linguistiques, entre générations, entre villes et campagnes. On pourrait donc légitimement être tenté de vouloir le renforcer, et de voter oui le 5 juin prochain à une initiative qui se dit «En faveur du service public». Derrière cette initiative au titre trompeur, il y a cependant malheureusement de bonnes intentions, mais de très mauvais moyens, qui risquent à terme d’affaiblir le service public, et d’arriver à un résultat contraire à celui escompté.
Comment imaginer en effet un service public de qualité sans investissements, et donc sans financements croisés? Aujourd’hui, certains secteurs d’activité de La Poste ou des CFF génèrent des bénéfices, d’autres non. Si on empêche ces entreprises d’utiliser l’argent gagné d’un côté pour le réinvestir dans un autre domaine moins rentable, on risque fort de
pénaliser les régions périphériques et de voir les prix des prestations prendre l’ascenseur. Des trains bondés et des timbres plus chers, est-ce vraiment cela que nous voulons en guise de service public? Il ne faut pas oublier qu’aujourd’hui les bénéfices réalisés par les entreprises de service public sont reversés à la Confédération, aux cantons et aux communes. Ils ne servent pas à enrichir des hommes d’affaires peu scrupuleux, mais bien à financer la recherche, les aides à l’agriculture ou encore la protection de l’environnement. En 2014, c’est 1,3 milliard de francs qui ont été versés aux collectivités publiques sous forme de distributions de bénéfices et d’impôts sur le bénéfice. Rien que pour 2015, la participation aux bénéfices de Swisscom a rapporté environ 580 millions de francs à la Confédération.
En cette période marquée par une politique d’austérité et des coupes dans de nombreux budgets, une perte de revenus de cette ampleur pour les caisses de l’Etat fédéral serait catas- trophique pour de nombreux secteurs.
Personne ou presque ne nie le besoin d’ajustements à entreprendre pour améliorer la qualité et l’accessibilité du service public dans notre pays. Le parlement avait d’ailleurs imaginé un contre-projet indirect à l’initiative, sous la forme d’une disposition constitutionnelle générale sur le service public. Contrairement au Conseil des Etats, le Conseil national en a rejeté l’idée.
Aujourd’hui, il est donc indispensable de voter non à une initiative qui part d’un constat louable, mais rate clairement sa cible et risque de provoquer des effets contraires aux buts poursuivis. Le chemin vers un renforcement des prestations du service public passe par d’autres voies, qu’elles soient parlementaires ou issues de la société civile
Béatrice Métraux, conseillère d’état
Oui à la révision de la loi sur l’asile
Oui à la révision de la loi sur l’asile qui, en accélérant, les procédures et en les rendant plus équitables, apporte des aménagements souhaitables à la situation actuelle. Il sera désormais possible de statuer sur la majorité des demandes et d’en exécuter les décisions en 140 jours. En outre, afin de garantir la qualité de la procédure, la protection juridique des requérants sera renforcée.
Aujourd’hui, il est donc indispensable de voter non à une initiative qui part d’un constat louable, mais rate clairement sa cible et risque de provoquer des effets contraires aux buts poursuivis. Le chemin vers un renforcement des prestations du service public passe par d’autres voies, qu’elles soient parlementaires ou issues de la société civile
Béatrice Métraux, conseillère d’état
Oui à la révision de la loi sur l’asile
Oui à la révision de la loi sur l’asile qui, en accélérant, les procédures et en les rendant plus équitables, apporte des aménagements souhaitables à la situation actuelle. Il sera désormais possible de statuer sur la majorité des demandes et d’en exécuter les décisions en 140 jours. En outre, afin de garantir la qualité de la procédure, la protection juridique des requérants sera renforcée.