Penser global, agir local, voilà une maxime qui ma fois reflète bien notre bel exercice politique, notamment chez les verts. Celui alors qui se pencherait sur les problèmes du monde se rendrait rapidement compte que leur cause la plus importante est la concentration des ressources de la planète, surtout financière, dans les mains d’une extrême minorité. Oxfam nous apprend ainsi que 62 individus possèdent autant que les 4 milliards d’humains les plus pauvres. Mais qui s’en indigne réellement ?
Penser global, agir local, penchons-nous alors sur les activités financières de la ville de Morges et de ses partenaires et prenons en un parmi d’autres. Il est terrifiant de s’apercevoir que l’UBS, malgré les dividendes et bonus versés par million, ne paie plus d’impôt depuis 2008. Investissant entre autres dans les énergies fossiles, dans le nucléaire et les armes, cette banque a par contre, et depuis 2010, payé plus de 4.8 milliards de francs suisse d’amendes pour leurs agissements frauduleux de par le monde. Et les exemples de méfaits d’institutions bancaires suisses et étrangères sont légions. Mais devons-nous leur en vouloir pour autant ? Après-tout, ils font simplement ce pourquoi ils sont mandatés. Devons-nous alors mieux les réguler ? Certainement ! Les amendes sont-elles alors efficaces ? Absolument pas puisque cela ne les empêchent pas, parfois même après avoir été sauvé par la société publique, de récidiver ou de trouver d’autres moyens pour arriver à leurs fins, c’est-à-dire de privilégier la maximisation des profits à tous prix.
Mais tout cela n’est évidemment pas du ressort du conseil communal alors la question reste, que pouvons-nous faire sur ce plan ici à Morges ? Il me semble pour ma part qu’il s’agit simplement de choisir des partenaires qui partagent nos valeurs, et surtout une certaine décence. En tant que commune, de faire les choses de manière équilibrée tout en gardant en tête le bien commun comme fil rouge. Dès lors, il convient simplement de préférer des entreprises commerciales ou bancaires telles que la Banque Alternative Suisse ou d’autres établissements au moins propre de tout délit en lieu et place des habituels acteurs délictueux et immoraux. Rien ne nous empêchera dans le futur de revenir sur notre position et de réévaluer si l’UBS ou d’autres se sont améliorés dans leurs pratiques.
Promouvoir les bons acteurs et essayer de limiter les autres ne me semble pas être une action insurmontable. Je propose donc, par voie de cette motion que la Municipalité se désengage progressivement et dans la mesure du possible de sa collaboration avec l’UBS ainsi qu’avec tous ceux qui comme elle, se seront rendu coupable dans les 10 dernières années de fraude, de manipulation, d’abus de pouvoir ou d’autres délits reconnus par la justice. Mais surtout qu’elle s’engage dans des partenariats économiques plus seins, plus solidaires, plus écologiquement soutenable et surtout plus responsables, il en va ni plus ni moins de la survie de notre espèce.
Antoine André