Chaque année, Vaud Céréales expédie 7’500 tonnes de céréales vers ses locaux de Penthalaz [1]. Sur ces 7’500 tonnes, 4’500 tonnes sont transportées par camion et 3’000 tonnes, soit 40%, effectuent le trajet en train grâce à la proximité directe des voies du BAM et aux infrastructures existantes. Ces dernières n’étant plus aux normes, elles doivent être rénovées. Or, pour des raisons de coût, l’entreprise a décidé de se passer du transport en train au profit de la route uniquement. Cette décision représente 120 trajets en camion supplémentaires qui s’ajouteront aux 180 déjà effectués chaque année et qui encombreront encore davantage les routes de Bussy-Chardonney, de Hautemorges et des localités de la région, déjà sous pression en raison du fort trafic motorisé et des nuisances (bruits, gaz d’échappements, congestion, etc.) qui l’accompagnent.

Est-il bien raisonnable de générer 300 trajets en camion par an – soit près de 4’000 kilomètres aller simple – pour transporter des céréales entre deux centres collecteurs, alors que les voies de chemin de fer passent littéralement à quelques mètres de ces derniers et que les infrastructures existent déjà ?

Ces dernières années, la quantité de marchandises agricoles transportées a baissé sur la ligne du BAM. Le prix supérieur du rail comparé à celui de la route démontre qu’il reste beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre nos objectifs. Pour rappel, le canton de Vaud s’est engagé à baisser de 50% à 60 % les émissions de gaz à effet de serre du territoire cantonal d’ici 2030 et de viser la neutralité carbone au plus tard en 2050. Ce n’est qu’en favorisant et en incitant les entreprises à mettre en place des pratiques respectueuses du climat – notamment dans le domaine de la mobilité et des transports – que cet objectif pourra être atteint.