On l’ignore bien trop souvent : notre alimentation génère plus de pollution que le secteur des transports ! Un tiers des émissions de CO2 provient de la chaîne alimentaire. Il vaut donc largement la peine d’améliorer, dans toute la mesure du possible, l’impact écologique des achats de nourriture et boisson, surtout là où ils se font en quantités importantes.

L’École hôtelière de Lausanne a récemment mis au point un indicateur aidant les restaurateurs à le faire. Nommé Beelong, cet indicateur1 est basé sur 5 groupes de critères. Il scrute ainsi :

  • la provenance des aliments achetés,
  • leur mode de production,
  • leur saisonnalité,
  • leur degré de transformation et
  • leurs émissions de CO2.

Peu contraignant pour les acteurs qui y adhèrent, l’indicateur Beelong (1) facilite l’état des lieux des pratiques d’achats alimentaires, élabore des pistes d’amélioration et communique les bonnes pratiques aux consommateurs finaux.

A noter que loin de tout dogmatisme tatillon, il est spécialement pensé pour réduire au maximum la charge de travail des équipes de restauration. C’est par le biais de l’analyse des bulletins de livraison que les clés pour une alimentation plus durable sont livrées.

Outil novateur, l’indicateur Beelong nous paraît de nature à faciliter la mise en œuvre des postulats suivants :

  • Groupe SVI, 02.02.2011, « Fourchette verte : pour l’ensemble de nos enfants !»
  • Groupe Verts, 07.03.2012, « pour un approvisionnement alimentaire local et de saison dans nos cantines et nos lieux d’accueil publics ».

Les acteurs de la phase pilote

L’indicateur Beelong est actuellement testé, en phase pilote, par 14 acteurs de la restauration :

  • l’École hôtelière de Lausanne
  • l’École d’agriculture et de viticulture Agrilogie à Marcelin,
  • l’École d’agriculture du Valais.
  • les Hôpitaux universitaires de Genève
  • l’UNIL (cafétérias de “L’Unithèque” (2))
  • l’APEMS de Prélaz et de Pyramide à Lausanne,
  • 5 Centres de vie enfantine de Lausanne
  • l’UAPE de Bassins,
  • le restaurant “O’Les Terrasses du Lac” à Nyon,

Ces 14 acteurs sont ainsi encouragés à effectuer des achats respectueux de l’environnement, afin de réduire l’impact écologique de la nourriture.

Réactions officielles

  • Mme Viviane Keller, cheffe de l’unité du développement durable de l’Etat de Vaud, a souligné la pertinence de l’indicateur Beelong et fait le commentaire suivant : « L’article 23 de la Loi sur l’agriculture vaudoise prévoit que le Conseil d’État, à titre d’exemplarité, favorise la consommation de produits agricoles locaux dans les manifestations organisées par ses services ou ayant bénéficié de subventions, ainsi que dans les établissements gérés par l’administration cantonale.»
  • En 2015, le canton de Vaud, avec l’appui de Coord21 (3) (association des collectivités et institutions de droit public de Suisse romande et du Tessin engagées dans une démarche de développement durable) va mettre sur pied des groupes d’échanges d’expériences qui s’attelleront aux achats alimentaires responsables.
  • Genilem Suisse, association dont la mission est d’accompagner la création de jeunes entreprises innovantes, a octroyé son prix « HES Vaud » 2013, doté de fr. 20’000.–, à Mme Charlotte de La Baume, principale inventeure de l’indicateur Beelong et désormais cheffe de projet Développement Beelong au sein de l’École hôtelière de Lausanne (4).

Voeu

Le groupe des Verts émet le voeu que la Municipalité étudie la pertinence d’introduire l’indicateur Beelong dans toutes les cantines scolaires, UAPE et autres lieux de restauration qui dépendent directement ou indirectement de la Ville, et l’y introduise effectivement si cette étude s’avère, comme nous le pressentons, concluante.

Pour le groupe Verts, Philippe Beck, conseiller communal vert.

Sources utilisées :