La torée
C’est quoi au juste une torrée ?
Une Torrée, parfois appelée “feux de berger”, est une tradition Neuchâteloise ; il s’agit d’un repas rustique cuit sous la braise, en plein air. La coutume veut que l’on fasse une torrée dans des pâturages verdoyants non loin d’une forêt. Lors des coupes de bois hivernales, les forestiers laissent les branches au sol, celles-ci sont utilisées pour faire un grand feu et créer ainsi une certaine quantité de braises. Sous cette braise sont glissés les célèbres saucissons Neuchâtelois, (viande de porc dans une peau de boeuf) préalablement emballés dans des feuilles de chou, du papier gras puis enrobés de papier journal très serré et attaché. On peut accompagner ce repas de patates enrobées dans de l’aluminium ou également du papier journal humide.
Comme pendant l’ère du feu, c’est l’Homme qui s’occupe des braises…
(mais les Verts sont prêt à enterrer ce point précis de la tradition !…)
C’est donc en fait une rencontre familiale et bon enfant qui a lieu en Automne lorsqu’il ne fait plus très chaud et que le feu, élément central de la rencontre, prend toute son importance.
Au fil du temps d’autres cantons Romands ont accueilli et pratiqué la torée en y apportant quelques variantes. Dans le canton de Vaud, les saucissons vaudois et saucisses aux choux sont souvent utilisés, tandis que l’on se fait des croutes au fromage sur des fourches taillées artisanalement. Lorsque tout est « sorti du feu » la fin des braises permet de faire cuire des pommes en guise de dessert.
La tradition n’oublie pas d’accompagner tout cela d’un bon vin blanc du crû qui fera mieux
passer le temps de la cuisson et arrosera le repas comme il se doit !
Torrée : du mot latin torere, griller d’où dérive le mot torréfaction.
Y.Delaunay – Les Verts – Lutry